J’avais trouvé les trois précédents films de Brad Bird réussis, et avais été en particulier impressionné par son passage au film « live », tant son protocole fantôme sortait du lot des blockbusters ordinaires. Du coup, indépendamment de la bande-annonce et du synopsis auxquels je n’avais pas compris grand-chose, je me suis rendu plutôt confiant dans ma salle obscure habituelle pour voir ce « Tomorrowland ».
Première remarque, Brad Bird continue à développer ses thèmes habituels autour de la solidarité, de la passion nécessaire, de la faculté de l’humain à générer de la beauté et de la tendresse. Au-delà de ça, même s’il est certainement un peu engoncé dans le carcan du mastodonte Disney, les défauts du film, ne sont peut-être pas là où on les attend.
En effet, c’est plutôt la suspension d’incrédulité qui prend une beigne pendant la séance puisque tout le trip autour du pin’s interdimensionnel est malheureusement un ratage dans les grandes largeurs à cause de la gestion calamiteuse des interactions avec l’environnement… pas si grave me direz-vous mais mine de rien c’est irritant. L’autre point qui m’embête sérieusement, c’est l’inconsistance de « tomorrowland » lors de l’arrivée des héros, qui ne colle absolument pas avec la logique interne du récit : d’immenses zones en ruine, vides, que protège exactement Hugh Laurie dans ses conditions, on dirait que son propre monde est décédé depuis un moment…
D’un autre côté il y a pas mal de bonnes idées, en particulier la gestion du personnage du robot, le jeu sur son âge physiques et les réactions instinctives des personnages à son égard. Le personnage de Clooney m’a également bien plu, de même que l’enthousiasme de l’héroïne qui garde son cap parce que « vous comprenez ça ne peut pas se finir comme ça, il est absolument impensable que cette histoire se termine mal, je ne suis pas d’accord ». Les passages steampunk sont également assez sympathiques et tous ces éléments font de ce film un objet qu’on a fondamentalement envie d’aimer.
Malheureusement, pour quelques défauts trop visibles comme un final qui pour symbolique qu’il soit n’en reste pas moins mièvre, et les quelques incohérences susnommées, il ne sort pas autant du lot que ce que j’aurais aimé. Il me fait penser à un film comme Cloud Atlas, projet un peu bancal, tentant des choses, sortant de la connivence cynique habituelle avec le spectateur mais n’arrivant pas nécessairement à transformer ses ambitions.