Le projet Tomorrowland, à l'image de John Carter et de Lone Ranger: Naissance d'un héros, est probablement sur le papier un des films les plus ambitieux jamais produits par la compagnie aux grandes oreilles en plus d'être cette fois-ci un pur film-hommage aux thématiques et aux valeurs prônées par Walt Disney.


Deuxième film en images réelles réalisé par le génial Brad Bird après le très bon Mission Impossible: Protocole Fantôme, À la poursuite de Demain s'inspire des propres projets industriels de l'Oncle Walt consistant à développer un gigantesque centre de recherches et de développement indépendant censé créer les futures technologies pouvant améliorer les conditions de l'homme. Cette industrie devait s'appeler EPCOT mais elle ne verra jamais le jour suite à la mort de Disney en 1966.
Grosso modo, Le monde de Demain aperçu dans Tomorrowland, c'est EPCOT mais sans le dôme prévu (oui, un dôme, Walt Disney était un peu un fifou).


Brad Bird a donc grandement puisé dans le passé de Walt Disney pour réaliser sa superproduction en ajoutant par-ci et par-là des clins d'oeil amusants à la culture disneyenne (Vingt Mille Lieues sous les Mers, Le Trou Noir etc...) tout en ne tombant pas dans la gratuité.
Pour un fan du studio, À la poursuite de Demain est donc une véritable orgie par ses références et son très grand respect envers les thèmes traités par L'Oncle Walt. Et pour les non-fans, il y a un film à grand spectacle plus intelligent et intéressant qu'il n'en a l'air.


Déjà, cela fait un bien fou de retrouver ce ton si naïf typique des productions familiales des années 1970 et 1980 que les blockbusters de science-fiction modernes semblent totalement renier de nos jours au profit d'ambiances sombres et sérieuses ennuyantes pour la plupart. Tomorrowland est naïf mais dans le bon sens. C'est un film porté sur l'espoir et sur l'optimisme qui sait aussi bien mélanger le côté grande aventure fantastique que la réflexion sur des thèmes très sérieux et plus que jamais d'actualité.


Brad Bird est un excellent cinéaste et surtout un excellent conteur. À travers le personnage de Casey, le spectateur ressent chacune des émotions que vit l'adolescente en découvrant l'univers du monde de Demain: Sa surprise, sa fascination, son émerveillement puis, et c'est là que le film se montre particulièrement malin, sa déception face à un pays finalement bien décevant par rapport à ce qu'il promet à tous les possesseurs des pin's.


La troisième partie a beau être la plus fragile en terme d'écriture (la participation de Damon Lindelof ne doit pas y être pour rien) à cause d'un antagoniste intéressant en soi mais aux motivations finalement assez floues et de plusieurs incohérences, les idées demeurent. La résolution est un peu décevante par rapport à nos attentes, se forçant à placer des scènes d'actions absolument pas nécessaires, mais la morale est excellente et le sujet du film n'est jamais traité à la légère.


Véritable invitation au voyage et déclaration d'amour aux rêves fous de Walt Disney, À la poursuite de Demain ne mérite pas le flop commercial monumental qu'il a dû encaisser à sa sortie tant son contenu est d'une grande fraîcheur et d'une très grande sincérité.
On peut lui faire bien des reproches, mais on ne peut pas nier le fait qu'il a tenté des choses. Et c'est encore plus dommage de voir que son échec a poussé Walt Disney Pictures à renoncer à d'autres blockbusters originaux.
Tomorrowland se doit d'être réévalué à sa juste valeur, et il n'attend que vous.

Walter-Mouse
8
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le 21 mai 2016

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Walter-Mouse

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