3 ans après le succès de Will Hunting, Gus Van Sant remet le couvert avec À la rencontre de Forrester. Ces deux films ont beaucoup de points communs, tant au niveau de la narration que du traitement de leurs personnages, et je pense que quelqu'un qui a apprécié Will Hunting a des chances d'apprécié ce film-là.
Sean Connery incarne parfaitement l'écrivain ermite, il est largement aussi bon que Robin Williams dans son rôle de professeur inspirant. Je ne suis par contre pas adepte du jeu minimaliste de Rob Brown, presque transparent, mais en un sens ça colle à son rôle d'ado timide et reclus. Ça reste tout de même un duo qui se complète bien.
C'est un film de Gus Van Sant particulièrement conventionnel. Il passe bien, il est plutôt beau, mais il est sans surprises. Je le trouve d'ailleurs moins touchant que Will Hunting, même si la thématique est attrayante, avec une mise à l'écart des problèmes de racisme qui ne sont qu'une toile de fond et ne prennent jamais le dessus sur l'intrigue.
Les musiques sont globalement sympathiques ; elles ne sont jamais transcendantes, mais elles font bien leur taf (même si à titre personnel je peste contre la 5 000ème écoute de Somewhere Over the Rainbow).
Cependant, j'aurais personnellement aimé entendre le monologue de Jamal lu par Sean Connery, et ce passage est comme flouté par un montage musical. Là, c'était le moment d'écrire une tirade percutante, et cet interlude musical me laisse complètement sur ma faim.
Malgré son manque d'originalité, À la rencontre de Forrester reste un film satisfaisant, qui se regarde aisément, et globalement réussi. Les acteurs, et notamment Sean Connery et F. Murray Abraham, y sont pour beaucoup.