.
Dans ce film de Aude Pépin ( actrice, journaliste, et réalisatrice), on suit les visites de Chantal Birman et Hortense, sa stagiaire, au domicile des nouvelles mamans.

Proche de la retraite, Chantal porte sa lourde valise d'appartements en appartements, une valise médicale mais aussi pleine d'espoirs, de bienveillance, de militantisme juste et d'expérience précieuse. Sa valise semble aussi lourde que son cœur semble grand.

Mais jamais ce poids ne semble l'ebranler.

Elle est assurément une femme fort et engagée autant quand elle discute autour d'elle des problèmes profonds de Santé publique, que quand elle prend l'initiative de signaler, d'interpeller, sur l'insalubrité grandissante de certains quartiers.

Chantal avance, toujours, souvent à pied, dans le froid ou au soleil, vers les femmes modestes ou aisées, et de toutes les cultures, pour les accompagner.

"L'accompagnement" est un mot fort, qui irrigue les convictions profondes de notre sage femme.
J'ai eu l'immense chance d'assister à la projection du film en sa présence, et l'énergie, l'humanité et les espoirs de cette femme sont si fort qu'ils ont aisément atteints toute la salle de cinéma.
Par un joli parallèle d'héritage.

Entre Chantal qui prend sa retraite et forme une nouvelle sage femme derrière elle, et l'héritage génétique entre une mère et son nouveau né, le film dessine des combats, multiples, qui animent les femmes d'aujourd'hui.
Broyé dans un système hospitalier dénué de tout altruisme, ou l'acte médical est facturé sans considérations, piegant les sages-femmes à une logique quantitative plutôt que qualitative.
Chantal Birman en a vu passé, des mécanismes pervers capitalistes et milite pour un vrai retour du temps et de la qualité du soin. Dans ces instants, sa présence rassure, adoucie, et permet également le respect sans discution déplacées du choix de la maman pour son accouchement. Aujourd'hui, les péridurale sont forcées, dans un but purement économique.
Dans les périodes sombres, les droits des femmes sont toujours les premiers à être menacés.
Il semble qu'aujourd'hui, plus que jamais, les luttes féministes soient importantes.

SquidQ
8
Écrit par

Créée

le 10 mars 2022

Critique lue 69 fois

1 j'aime

1 commentaire

SquidQ

Écrit par

Critique lue 69 fois

1
1

D'autres avis sur À la vie

À la vie
Margot_slv
8

LES FEMMES CHOISIRONT TOUJOURS LA LIBERTE.

Image d’Épinal. Grossesse et teint de pêche. Les garçons naissent dans les choux et les filles dans les roses. Révélation du lien maternel. Béatitude de la rencontre avec son enfant. Entretenir,...

le 2 nov. 2021

2 j'aime

À la vie
RENGER
6

Humainement très intéressant et un bel hommage rendu aux sages-femmes…

Aude Pépin, journaliste pour l’émission de France 5 "La Maison des Maternelles", dresse le portrait intime et touchant d’une sage-femme libérale et… féministe ! Le film suit le quotidien éreintant de...

le 2 nov. 2021

2 j'aime

À la vie
SquidQ
8

Conquérir le temps et l'espace

. Dans ce film de Aude Pépin ( actrice, journaliste, et réalisatrice), on suit les visites de Chantal Birman et Hortense, sa stagiaire, au domicile des nouvelles mamans. Proche de la retraite,...

le 10 mars 2022

1 j'aime

1

Du même critique

Les Mitchell contre les machines
SquidQ
4

Je suis à contre sens

Je sais que je suis plutôt à contre sens pour mon avis concernant ce film, mais le film ne résonne pas en moi comme beaucoup visiblement. Je n'avais pas forcément prévu de voir le film, mais une...

le 2 mai 2021

20 j'aime

1

Mort à 2020
SquidQ
2

Entre Yann barthes et un bêtisier

Un rétrospective acide sur 2020,pourquoi pas. Après tout l'année à été dure, et prendre un peu de recul dessus paraît être une bonne idée. Mais malgré le talent reconnu de Charlie Brooker, pour moi...

le 30 déc. 2020

17 j'aime

Profession du père
SquidQ
9

La salle à applaudi !

Profession du père à eu sur moi ( et la salle, j'y reviendrais) l'effet d'un uppercut. Benoît Poelvoorde est un homme fascinant dans son jeu, il est un de mes acteurs francophones préféré. Son...

le 30 juil. 2021

8 j'aime

2