Ce long métrage est, pour commencer, un très bon film, même s'il m'a un peu moins emballé que Marius et Jeannette. On y retrouve les acteurs que nous avons l'habitude de voir chez Guédiguian, dans son port d'attache: Marseille.
Le travail, et la relation au travail, en tant que fils rouges de l'entièreté de l'oeuvre de ce réalisateur, se retrouvent ici à nouveau traités. Ce film met en scène divers personnages, tous liés entre eux par l'amour, l'amitié ou la filiation. Ces relations vont évoluer au fil du récit, et les limites entre ces trois types de relation vont venir se troubler.
La perte de l'emploi des différents protagonistes les forcera à tous se retrouver à vivre dans un cabaret. Le chômage ambiant les empêchera de trouver un métier décent, et tous devront faire des concessions, voire sacrifices, afin d'assurer leur pérennité dans cette nouvelle vie en communauté.
Ce film présente également différents traitements de l'acte sexuel. On y trouve la junkie obligée de se prostituer pour gagner de l'argent afin de payer sa drogue, le couple qui n'arrive pas à avoir d'enfant, la tromperie, la femme qui refuse de coucher avec son mari violent et alcoolique, l'employeur qui tente de violer sa femme de ménage, une évocation de l'homosexualité, etc.
Comme à son habitude, le réalisateur nous offre un film juste, engagé, féministe et émancipateur, en montrant la misère d'une génération sans avenir, et qui en a conscience.