Robert Guédiguian nous offre une nouvelle fois un long-métrage engagé se déroulant à Marseille. Nous y retrouvons à nouveau la petite troupe d'acteurs habituelle: Gérard Meylan, Jeanne Ascaride, Jacques Boudet, etc. Jean-Pierre Darroussin joue cette fois un rôle à contre-pied de ses personnages de "pauvre mec", comme dans Marius et Jeannette, en incarnant un curé qui se bat contre l'addiction à la drogue et les violences dans une cité HLM.
Cette cité multiculturelle, où malgré de petites guéguerres, règne une certaine unité, se voit un jour divisée en deux par une ligne peinte au sol par les jeunes du quartier. A l'instar du mur de Berlin, les populations de part et d'autre sont empêchées, ou au moins dissuadées, de franchir la ligne. Seuls quelques irréductibles, comme notre curé, continueront de la traverser. Règnera alors un climat d'Apartheid dans la cité, qui sera témoin d'houleux événements. Afin d'éviter davantage de débordements, les mères du quartier se réuniront dans l'église pour tenter de réunifier les deux camps.
Le film, sans réel personnage principal (malgré le curé comme fil rouge), nous montre des instants de vie dans cette grande famille. Nous retrouvons des thèmes chers au réalisateur: le travail, la misère, la religion, l'amitié. Comme à son habitude, Guédiguian réussit à traiter une vaste étendue de sujets, sans lourdeur, et propose un film féministe et profondément engagé.
N'étant absolument pas amateur (c'est une litote) de la présence de voix-off dans les films, on peut dire que j'ai été servi. Le film reste, malgré tout, très bon!