A nous la liberté est une réussite. Plus de 85 ans après sa sortie, le film fait toujours son effet. Le début du cinéma parlant permet de mélanger l'humour de René Clair aux gags du cinéma muet, tout en crachant à la gueule des aristocrates et de la robotisation des usines, comparées ici aux prisons, accentué notamment par l'utilisation du même acteur pour incarner le gardien de prison et le contremaître. C'est d'ailleurs un de nos deux compères évadé de prison qui va engendrer une usine de fabrication de tourne-disque et donc créer lui-même sa propre prison dans laquelle il s'emmerde royalement. Le retour de son camarade de cellule l'encourage à revivre une vie sans responsabilité, parce que c'est ça l'amitié, remettre une personne sur de bonnes voies. C'est ainsi que nos deux amis Emile et Louis (ne pas oublier le "et") se fendent la poire pendant un repas de cul-pincés, détruisent un portrait grandeur nature, et chantent à longueur de film. Le slogan du film "le travail c'est la liberté", est totalement remis en cause par René Clair qui prouve qu'il n'y a pas plus grande prison que ces immenses usines (plans mémorables soit-dit en passant), mais cependant, on sent un côté dénonciateur moins fort que dans les Temps Modernes, et c'est peut-être tant mieux. C'est un film qui détend, ni plus ni moins, en faisant triompher des valeurs d'amitié et de liberté qui nous sont si importantes.
Bon Film :)