La Corde
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A perfect day n'est pas une simple pépite cinématographique. C'est carrément l'équivalent de la fabuleuse mine d'or du roi Salomon. Je ne cèderai pas à la facilité de parodier le titre en disant A perfect movie ; néanmoins, c'est ce que je pense.
Nous partageons intensément 24 heures de la vie d'un groupe d'humanitaires et associés (traducteur, militaires, populations autochtones), intervenant à la fin du XX° siècle dans l'aride décor western des Balkans. Tout ce qui va arriver durant ce tour de cadran est hélas plus que vraisemblable, et très probablement tiré de faits advenus ici ou ailleurs. Je témoigne personnellement de ce réalisme intrinsèque. Alors, pourquoi les dialogues nous font-ils éclater de rire toutes les 10 minutes ? Pas par dérision, grands dieux non ; encore moins par parodie, ce serait indigne du sujet. Appelons cela la distanciation voulue par le chirurgien juste avant qu'il ne se mette à scier des os et à découper des chairs pour tenter de sauver un moribond qui palpite encore.
Après avoir dit cela, je dois insister sur le fait qu'aucune image ne se complait dans l'horreur ni même la description froidement visuelle d'une guerre pourtant richissime en répulsion, puisqu'elle fut tout à la fois civile, religieuse, ethnique et sexiste. Comme le film est totalement basé sur un tel contexte, l'abomination n'est évidemment pas absente (elle en est même le fil rouge... rouge sang), mais toujours suggérée fugacement, avec une délicatesse très soucieuse du respect de l'être humain, vivant ou mort. C'est d'ailleurs un mérite majeur de ce film. Mais pas le seul.
En effet, de même qu'on y rit par surprise au fil des répliques, on y est surpris en rafale par une succession d'événements inattendus, de situations embarrassantes, voire inextricables, et des solutions qu'on n'avait pas vues venir.
Certes, ce film nous documente sur le quotidien des humanitaires, mais ce n'est pas un documentaire. Il se déroule émotionnellement à travers une tranche de vies, des bouts d'histoire qui sont d'ailleurs portés par des comédiens d'une grande justesse eux aussi, avec en tête l'acteur-caméléon Benicio del Toro extraordinairement empathique.
En bref : si vous VOUS voulez du bien, jetez-vous sur ce film parfait. Et au cas où vous n'auriez pas compris le titre du film, la dernière image mettra le point sur le "i" (lequel existe envers et contre toute apparence dans A perfect day, en dépit de l'alphabet). Essayez sous l'angle "I" comme... ?
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Créée
le 8 déc. 2016
Critique lue 345 fois
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