À qui la faute ?
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le 12 févr. 2013
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Le film se développe en deux temps, un marquage qui se profile autour d'une rupture fondamentale : la disparition brutale, incompréhensible voire incohérente d'Elly.
Elly c'est une belle jeune femme, discrète et réservée.. Au départ, elle s'en va en vacances avec des gens qu'elle ne connait pas, invitée par une amie qui voudrait lui faire rencontrer l'amour.
Le film commence comme une grande comédie chorale où tous s'amusent un peu naïvement à chuchoter dans leurs coins le futur idylle programmé entre Elly et Ameth qui vient tout juste de rompre, il est quelque peu diminué par cette rupture (à propos de cette dernière il déclarera même " mieux vaut une fin amère qu'une amertume sans fin").
Tous ces jeunes gens s'amusent et les femmes, mêmes voilées restent subversives et joueuses sachant tenir tête aux hommes.
Mais Elly, elle, veut déjà partir, retourner chez elle, elle cache quelque chose. Le drame survient, sourd et brutal comme un choc non programmé pour des êtres en perpétuelle joie de vivre.
Le climat s'épaissit lentement, avec brio. Le tour de force du film est de casser son rythme, de faire deux films en un, la rupture créer un nouvel atmosphère où la liberté qui semblait acquise vient s'effacer derrière la réalité de femmes encore sous l'emprise des hommes et de l'honneur.
Tout sera fait pour que l'honneur d'Elly soit sauf, Sepideh devient le fil directeur de cette joie qui devient peur et restriction, d'une battante qui croit en ses convictions et en des valeurs telles que la confiance et l'honneur. Elle rend un bouleversant hommage à Elly sans pour autant croire jusqu'au bout à sa sincérité. Elle doute souvent mais sait que le seul reproche fait à Elly, vouloir rompre, n'est pas à la hauteur du déshonneur qui lui sera fait si la vérité éclate. Sepideh était une femme trop moderne, peut-être, pour pouvoir garder sauve une image dépassée de la femme. Son secret la pèse d'abord, son aveu la détruit et la femme libre et joyeuse du début se transforme en une femme détruite, enfermée dans des traditions qui la dépassent, des codes qui réduisent son espace de liberté et une parole qui la fini par la rendre muette, incapable de comprendre toute la force du drame qui s'est noué autour d'elle.
Un grand film qui aborde un pays peu connu, sur lequel nos clichés ont la dent dure. Il montre un Iran en demi-teinte, celui où les femmes sont conscientes du rôle qu'elles ont à porter et de toute la force qu'il leur faudra mettre pour l'accomplir... Magnifique, bouleversant, c'est la marque des grands films !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Un jour, un film, une claque... Bref, du Cinéma !, Toutes les femmes du monde ..., Ces répliques qui revivent à travers moi, Top 10 Films et Réalisateurs-trices fétiches ...
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le 21 mai 2012
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