A Real Pain s'inscrit dans une tendance de cinéma "indé" américain qui a pour trait caractéristique de ne jamais rien transmettre ou produire par les outils propres au médium.
L'on cherchera en vain toute idée de montage, de cadrage ou de mise en scène au sens large dans un film qui disposait pourtant d'une matière thématique foisonnante - les liens familiaux, le traumatisme, la confrontation entre culpabilité collective et individuelle -, qui jamais ne dépasseront le stade de l'illustration pataude.
Le film de Jesse Eisenberg se montre bien entendu sincère et dans une moindre mesure attachant dans son absence de prétention, mais des ambitions plus affirmées auraient sans doute tiré vers le haut une œuvre qui se repose uniquement sur ses performances d'acteurs - surtout d'un Kieran Culkin qui importe littéralement son personnage de la série Succession.