A Real Pain
6.6
A Real Pain

Film de Jesse Eisenberg (2024)

Une douleur douce-amère qui n’est pas forcément celle que l’on croit.

Deux cousins aux caractères diamétralement opposés partent pour un voyage en Pologne sur les traces de leur grand-mère, survivante de la Shoah, récemment décédée.


Même si ce périple retrace l’enfer vécu par les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ce n’est finalement que le fil conducteur du film. Car la véritable douleur du titre est davantage celle que vivent les deux cousins, chacun à sa manière.


La relation entre les deux personnages fonctionne à merveille et donne au film un air de buddy movie. Le duo est d’ailleurs la véritable force de ce long-métrage signé Jesse Eisenberg, d’autant plus que l’écriture leur confère une vraie profondeur.


Le premier, interprété par le réalisateur lui-même, est anxieux et introverti, et voudrait être aimé des autres. Son cousin, à l’inverse, est un électron libre, à la limite de la bipolarité : à la fois drôle, excentrique et touchant, mais aussi particulièrement insupportable et malaisant par moments. Kieran Culkin vole d’ailleurs la vedette. Déjà impressionnant dans la fabuleuse série SUCCESSSION, il livre ici une prestation exemplaire, et il ne serait pas étonnant de le voir décrocher un Oscar ce week-end.


Le film est également porté par des dialogues savoureux qui mettent en lumière le mal-être et la dépression des deux personnages. L’écriture oscille constamment entre comédie et drame, abordant des thèmes lourds avec un certain recul et sans jamais forcer, ce qui confère au récit une tonalité douce-amère.


La mise en scène reste plutôt classique, mais propose quelques moments plus inspirés, comme la découverte du quartier juif, métamorphosé au fil des années, ou la bouleversante visite du camp de Majdanek.


Cependant, le film ne m’a pas totalement transporté. La faute, peut-être, à des rôles secondaires assez stéréotypés ou à la musique de Chopin, omniprésente au point d’en devenir envahissante et de desservir l’émotion que le film aurait pu me transmettre.


Mais même si j’ai parfois eu du mal à entrer pleinement dans le récit, le film vaut le détour, ne serait-ce que pour la performance remarquable de Kieran Culkin.


https://www.critiquesdunpassionne.fr

Créée

le 27 févr. 2025

Critique lue 32 fois

2 j'aime

Critique lue 32 fois

2

D'autres avis sur A Real Pain

A Real Pain
Sergent_Pepper
7

Se souvenir de telles choses

Après le très discret mais attachant premier essai à la réalisation que fut Quand tu auras fini de sauver le monde en 2022, Jesse Eisenberg poursuit sa carrière dans un projet assez semblable en...

le 26 févr. 2025

40 j'aime

4

A Real Pain
Plume231
6

Une parenthèse dans la souffrance !

Ce voyage organisé, à travers la Pologne, d'un groupe de personnes, la plupart d'entre eux juifs, ayant des proches familiaux liés à un passé sombre et tragique, est surtout le prétexte pour Jesse...

le 27 févr. 2025

19 j'aime

7

A Real Pain
hirisu
3

Des pâtes sans sauce et sans beurre

Je vais être bref mais j’attendais tellement ce film, surtout après avoir vu la promo, vu le casting, j’avais un bon feeling.L’idée et la genèse du film : top, tout y était dans la recette.Tout, sauf...

le 1 févr. 2025

19 j'aime

1

Du même critique

Babylon
Critiques-dun-passio
10

Orgie cinématographique

15 janvier 2023, et déjà la certitude d’avoir vu ce que le cinéma nous proposera de mieux cette année…Damien Chazelle, après m’avoir déjà bluffé avec WHIPLASH et LA LA LAND, livre pour moi avec...

le 16 janv. 2023

15 j'aime

1

Empire of Light
Critiques-dun-passio
7

Lettre d'amour de Mendes

Avec EMPIRE OF LIGHT, Sam Mendes fait un retour aux sources en nous proposant un film intimiste, loin de ses grosses productions de ces dernières années.Après Chazelle et Spielberg, c’est à son tour...

le 4 mars 2023

12 j'aime

Joli Joli
Critiques-dun-passio
5

Une friandise de Noël qui manque de goût…

Cette comédie musicale de Diastème témoigne d'un amour sincère pour les classiques du genre, avec des références marquées à des chefs-d'œuvre comme LES PARAPLUIES DE CHERBOURG ou bien CHANTONS SOUS...

le 26 déc. 2024

10 j'aime

1