On ne va pas vous mentir, au début nous avions peur de nous retrouver devant une énième imitation de Ken Loach. Un drame social grisonnant comme les britanniques savent si bien le faire, une œuvre qui nous donne envie de gober un flacon de Xanax avec une cuillère à soupe de cyanure. En toute transparence, "Scheme Birds" n'est pas un film joyeux, mais c'est un très grand documentaire. Nous suivons Gemma et ses amis dans leur quotidien morose, mais le regard empathique des réalisatrices donnent une toute autre dimension à ce documentaire qui aurait pu vite tomber dans le drame social voyeuriste. Ellen Fiske et Ellinor Hallin, qui sont suédoises et qui réalisent ici leur premier long-métrage, filment la petite ville écossaise de Motherwell avec une sensibilité et une poésie qui se fait rare dans ce type de documentaire. On pense évidemment à "Kes", à "Sweet Sixteen", parfois même au cinéma d'Alan Clarke, mais Fiske et Hallin ont leur propre signature. Profondément humain, "Scheme Birds" est un film important qui ne laissera personne indifférent.