Une nuit d'été il y a plus d'une année, je surfais sur l'internet pour trouver LE film gore. C'est alors que je tombai sur "A Serbian Film" avec une mention que ne portait pas les autres films : "pour public averti".
Mon arrogance me poussa à cliquer sur play. J'ai eu mal. Très mal. J'ai eu honte. Très honte.
Normalement, après un film, j'aime argumenter, expliquer pourquoi j'aime ou pas, ce qui fait que c'est un bon ou mauvais film selon des critères qui n'engagent que moi. Là, je me suis retrouvée bouche bée avec la sensation d’être sale, sujette aux nausées et par dessus tout une certaine envie de me réfugier dans une grotte loin très loin de cette cruauté.
Je vous fais le topo : un acteur porno retraité se voit offrir une somme exorbitante, dans un pays où la crise règne, pour participer à un dernier film dont il ne connait pas le scénario. J'avais peur de tomber encore sur un film du même genre que Hostel (putain d'arrogance tu ne m'auras plus !) et au milieu du film, j'ai regretté de ne pas être tombée sur Hostel.
Ce film enchaîne les scènes dérangeantes, trash... et rien que d'en parler j'en ai des frissons.
Non, on ne ressort pas de ce film indemne, l'idée de prendre une douche juste après nous traverse l'esprit mais nous n'arrivons pas à nous déterminer à voir un corps nu même si c'est le notre.
Les 15 dernières minutes du film me sont restées en tête pendant plusieurs jours, je me suis demandée si le prix à payer pour que les spectateurs mesurent la crise d'un pays était de voir ce film et si le sentiment amer qui reste dans ma bouche était bien celui recherché par le réalisateur. Personnellement, je ne me dis pas que j'ai envie de sauver la Serbie de quoique ce soit après cela, j'ai surtout envie de me demander "quand est ce que tout cela va prendre fin ? Où sont placées les limites ? Quel est le but de tout cela ?"
A vouloir être trop trash, le spectateur ne voit que de l'horreur et oublie le but premier du long métrage. Dommage. Salo, ou les 120 journées de Sodome a été beaucoup plus pertinent.
Ma note n'est pas représentative : je n'ai pas d'arguments structurés, juste des sentiments qui s’entremêlent.