Véritable objet du scandale cinématographique de l'année 2010, à la fois décrié ou ovationné (pour une petite majorité de cinéphiles), le film de Srdjan Spasojevic n'est pas passé inaperçu.
Taxé d'oeuvre pornographique et violente à outrance, le film a été interdit dans bon nombre de festivals à travers le monde ou interdit aux mineurs. Ce qui n'est pas surprenant lorsque l'on sait que le film regorge d'images à la fois insoutenables ou répugnantes et sans nul doute les plus dégoutantes de ces dernières années (les précédents chocs cinématographiques remontent à Irréversible - 2002, Camp 731 - Man Behind the Sun - 1988 ou encore à Salo ou les 120 Journées de Sodome - 1975).
Srdjan Spasojevic ne nous épargne rien, il traite à la fois de l'inceste, de la nécrophilie, de la pédophilie, de la zoophilie, bref, c'est un véritable festival de mauvais goût qui en rebuteront plus d'un (du viol sur le nouveau-né en passant par d'autres scènes toutes aussi trashs, si ce n'est vomitives pour les plus fragiles d'entre-nous).
Oscillant entre l'oeuvre pornographique, le torture-porn et le snuff-movie, A Serbian Film (2010) a gagné haut la main son trophée de film le plus déjanté, le plus subversif, le plus dérangeant et répugnant qui soit. Certes, le 7ème Art nous avait déjà habitué à des oeuvres toutes aussi borderline, mais là, un cap vient d'être franchit.
A côté de cela, il faut aussi reconnaître que le film est visuellement très intéressant, la qualité photo est soutenue, grâce à l'utilisation de la caméra Red One, les SFX sont de grandes qualités pour une oeuvre au budget si limité. Signalons enfin que derrière toutes ces images choquantes se cache une réflexion sur la Serbie et ses dures années de labeur, à travers plusieurs métaphores pour le moins surprenantes et bien évidemment dérangeantes. Véritable claque cinématographique, cette oeuvre est à réserver exclusivement à un public très averti !
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄