I'am a...I...I... try...to be..
Dernière pépite des géniaux Frères Coen, A Serious Man est sûrement leur film le moins évident à aborder mais aussi l'un des plus émouvant.
Racontant les déboires de Larry, juif, père, mari qui tente tant bien que mal de s'affirmer dans une vie qui ne cesse de s'acharner sur lui.
En effet entre la demande de divorce de sa femme, ses problèmes au boulot, ses problèmes de santé...Larry va de malheur en malheur et ne cesse de se poser cette question : "Mais pourquoi tout cela m'arrive à moi ??".
Il va donc aller de rabbin en rabbin, cherchant une réponse dans la religion pour devenir enfin : A Serious Man. Pensant que ce nouveau statut mettra fin à ses malheurs.
Pour moi A Serious Man est une réflexion sur le malheur, sur la force qu'a le destin de nous rappeler qu'au final nous ne sommes que des misérables êtres humains. Nous pensons avoir un total contrôle de nos vies, et pourtant, tout le monde peut nourrir sur un coup du sort, sur une accumulation de petites malchances qui vont aboutir à un désastre.
Et il est inutile de chercher une raison à cela, rien ne peut expliquer l'acharnement du malheur.
Larry n'est pas quelqu'un de mauvais en soit, certes il est d'un pathétisme presque énervant, avec sa tête de chien battu...mais au fond ce n'est pas quelqu'un de mauvais ...il mériterait tout autant qu'un autre ce bonheur qui lui ai constamment refusé.
La force des Fréres Coen au-delà de la réalisation impeccable, est ici ne finir par nous faire rire de ces malheurs, car la façon dont ils s'enchainent est si "dramatique" qu'ils en deviennent burlesques..."le rire comme poésie du désespoir." comme dirait un critique chauve bien connu.
Il est inutile de chercher une raison à certains malheurs, de penser tout le temps que l'on aurait pu faire quelque chose...mais non...parfois le destin s'acharne et il n'y a aucune explication, ni religieuse, ni mystique (il n 'y a pas de malédiction malgré ce que l'on veut nous faire croire), ni rationnel....seulement la misérable condition humaine.
Et les différentes réponses que lui donneront les rabbins n'iront pas plus loin, malgré leur tournures volontairement obscures elles ne se résument finalement qu'à une expression bien connu : « Deal with it. »