Ouais, je suis volontaire pour me faire froncer les sourcils dessus !...
Pas un éclaireur en dessous de 6... J'aurais bien aimé faire plaisir mais il vaut mieux être honnête, j'ai trouvé ça lourd et je pèse mes mots. D'accord, c'est beau et classe comme une pub YSL et la profondeur passe par cette suspension chic mêlée à ces désirs chocs voulus beaux naturellement. On arrive même à être ébranlé lors de gros plans du visage de George seul, Colin Firth bien dedans. Mais sérieusement, il ne réfléchit à rien de neuf tout le long George ? C'est la déprime qui suit la mort de son ami comprends-tu. Les couleurs peu à peu ravivées vont l'aider peu à peu à sortir la tête de l'eau, mmmh, quelles subtiles métaphores.
Il y a certes de beaux instants de remontée à la vie et un chaos sentimental assez réussi avec une ambiance et de belles images léchées, mais patienter tout le film que quelqu'un daigne s'éveiller semble bien inutile pour comprendre tout le message. C'est un peu comme mettre une scène comique de tentatives de suicide du héros au milieu du film, ça donne des petits apparats de subtilité mais je ne vois pas trop l'intérêt si ce n'est ménager le spectateur en le faisant respirer de force à ce moment-là. J'aime pas qu'on me force...
Bien contenu pourtant quelque part le sentiment amoureux, qui bien que partie d'une minorité dite "invisible" révèle une force vitale universelle à un homme qui ne trouve plus l'amour que par le jeune homme qu'il a aimé. Mmmmh subtil !... Tout est visuel aussi, du coup on y voit un petit relent pédophile, insistance sur les jambes de la gamine par exemple, là où ça devrait sentir l'amour ? Ah oui, c'est ça le propos. George est dévasté sous ses beaux costumes. Tentant d'oublier la mort de son amour, il le redécouvre par la fougue de la jeunesse. Mmmmh, Les fraises sauvages ?... Pas compris non plus tout l'intérêt de la si longue présence de Julianne Moore aussi dévastée que lui et qui ne sert à rien mais bon...
Quand on pense aux Wong Kar Wai d'antan et son avalanche d'états d'âme hétéroclites par la seule présence physique des acteurs et la seule beauté simple et sophistiquée de l'image, je trouve qu'on est loin. Il y a de belles tentatives dans "A single man" mais ça reste lourd globalement, bonjour au final mmmh subtil en passant, et ça violone dur question bande-son, limite omniprésent le fourbe. Ça m'a évidemment aussi fait penser au Solaris avec Clooney et là, tout le monde pourra vous affirmer que "A single man" est beaucoup plus profond et touchant, évidemment... Mais ce n'est pas le propos.