Parler de A Single Man, c'est parler d'élégance et de raffinement. Tom Ford réalise ici une œuvre d'une beauté rare, touchante dans ses contrastes et révélatrice dans sa mise en scène.
L'amour est un sentiment qui possède probablement le plus de force, à tel point qu'aimer quelqu'un est synonyme de vivre. Peut-être que certains vont trouver cette phrase clichée au possible, mais c'est véritablement la sensation que j'ai eu en regardant le film. A travers ce Colin Firth morose et froid, un homme triste et déchiré, qui ne trouve plus de raisons de vivre. Pourtant le film malgré son synopsis, est une œuvre pleine d'espoir, pas d'optimisme, mais véritablement d'espoir. Car quand la vie semble nous avoir tout prit, on se rend compte petit à petit qu'il y a des choses qui peuvent nous redonner ce goût d'exister, cette force motrice, des choses insignifiantes avant et qui deviennent après réconfortantes et pleines de sens. A Single Man c'est ça, c'est l'histoire d'un homme au bout du rouleau qui va tenter de continuer à vivre.
C'est avec une mise en scène toute en finesse et en délicatesse, doublée d'une photographie tout en douceur et en contraste, que Tom Ford choisit de faire son film, entre élans de grâce incroyables et passages plus mélancoliques, A Single Man émeut et fait réfléchir. Mais contre toutes attentes, le film donne aussi l'envie d'aimer, car si l'amour est une chose aussi forte et belle comme elle l'est dépeinte ici, si elle est capable de pouvoir nous faire renoncer tout en nous donnant l'envie d'aller encore plus loin, alors peut-être que c'est une condition qu'il faut vivre ne serait-ce qu'une fois, et la vivre avec intensité.
A Single Man est d'ailleurs un film que l'on regarde avec beaucoup d'intensité justement, car Colin Firth y est magistral, simple mais criant de vérité, touchant dans de nombreux aspects. Acteur prodige, maître de son jeu et de sa performance, capable d'une composition parfaite. Matthew Goode l'est également, son âme sœur, son alter-égaux, sa raison d'exister. L'acteur livre aussi une prestation magnifique, tout comme Julianne Moore qui fait ici figure de réconfort et de légèreté. Mais n'oublions pas non plus Nicholas Hoult qui prouve ici qu'il peut jouer autre chose qu'un petit con prétentieux, capable même d'émouvoir dans sa sincérité et sa justesse. Enfin notons l’apparition du magnifique et sensuel espagnol Jon Kortajarena, qui crève l'écran pendant dix minutes avec sa plastique parfaite, son visage charismatique et son regard de braise, nous rappelant, comme il est dit dans le film, James Dean à l'instar d'un certain Martin Sheen dans un autre long-métrage.
A Single Man est donc un film que je conseille fortement, marquant et touchant. Ne versant jamais dans la sensiblerie mais toujours dans la portée brut des sentiments. On n'en ressort pas indemne c'est vrai, mais c'est une bonne claque, une claque utile pour le moral et la réflexion.