A single shot est une bonne surprise basée sur une histoire qu'on a déjà vu maintes fois au cinéma, celle de l'homme qui découvre à côté d'un mort, une somme d'argent pouvant à priori résoudre tous ses problèmes.
Ici, c'est un Sam Rockwell barbu et impressionnant dans son jeu qui, alors qu'il braconnait une biche en forêt, tue par erreur une jeune femme. Et dès les premières minutes, ce qui sonne comme du déjà vu se démarque de ses prédécesseurs.
David M. Rosenthal arrive à rendre le tout original grâce à une mise en scène oppressante lorgnant bien plus du côté du film d'angoisse à forte composante psychologique que vers le drame policier. Les effets sonores à l'appui, A single shot procure un sentiment d'insécurité latent tout en malmenant le spectateur qui ne sait pas à quel sauce il va être mangé pendant une grande partie de l'intrigue.
Notre "héros" est-il fou ? Est-il victime de lui-même ou de quelqu'un d'autre ?
C'est en majorité dans ce mystère épais comme le brouillard qui s'abat sur les forêts de la région que le film tire sa puissance.
Côté casting, on n'est pas en reste avec Kelly Reilly, William H. Macy, Jeffrey Wright et Jason Isaacs presque méconnaissables.
David M. Rosenthal et Matthew F. Jones qui signe ici le scénario de son propre roman nous offrent un film au rythme lent mais jamais ennuyeux, une oeuvre poisseuse et froide du fin fond d'une Amérique sombrement miséreuse, dans laquelle les personnages semblent se débattre avec la vie qu'ils mènent. Un de ces films dont on ressort un peu sonné et qui se bonifie à chaque fois qu'on en parle.