Un film subtil, sans concessions, et à la réalisation impeccable
En ajoutant ce film à ma liste des films qui m'ont tellement marqués que je n'ose pas les revoir de peur d'être déçu, paradoxalement, ça m'a donné furieusement envie de le revoir. Faut dire que le dernier visionnage datait de mes 16 ans, au moment de sa sortie.
Et bien l'expérience est plus que réussie. Je me suis retrouvé tout aussi scotché que la première fois.
Et en même temps comment ne pas l'être ? La mise en scène, le rythme, la photo, la bande son... Tout est fait pour immerger au mieux le spectateur, le faire vivre au plus près de ces secouristes au milieu des rues glauques de ce quartier New-yorkais. Peu de films m'ont vivre avec autant d'intensité des moments aussi durs.
Car À tombeau ouvert n'est pas tendre. Sans en faire particulièrement des tonnes il montre et fait vivre l'enfer que peut être le travail des secouristes dans une ville comme New-York. Ce côté réaliste et concret créé un certain malaise chez le spectateur, je comprend mieux pourquoi le film m'avait marqué à 16 ans. Mais, et c'est très appréciable, il ne fait pas de morale ni ne porte de jugement. Il nous met simplement face à Frank, et à ses démons. Et là Nicolas Cage nous livre à mon avis de loin sa meilleure performance. Frank est humain et touchant malgré ses vices, crédible.
Bref, Scorsese signe ici un film subtil, sans concessions, et à la réalisation impeccable ; aussi dérangeant qu'émouvant ; et je m'étonne qu'il n'ait pas rencontré plus de succès.