A Touch of Sin par JimAriz
L'oeuvre de Jia Zhang-Ke, qui a surgit dans les années 2000, grandit en même temps que la croissance économique de la Chine. Au bout d'une décennie, c'est l'heure du premier bilan, Jia Zhankg-Ke ressent l'urgence de réaliser A Touch of Sin, un film sur la Chine, comme toujours, mais aussi et surtout sur la violence. A travers quatre histoires différentes, situées dans quatre coins différents, on assiste à l'essor de la violence qui semble inévitable avec cette sans cesse urgence de croissance économique, les travers d'un pays en expansion. Pour résister face à cette société, les personnages de ces quatre histoires n'ont pas d'autres choix que de prendre le fusil. Jia Zhang-Ke a une arme beaucoup plus redoutable : une caméra.
A Touch of Sin n'est pas qu'un film coup de poing sur la Chine d'aujourd'hui, c'est aussi un grand moment de cinéma. La mise en scène est sans cesse au service de l'histoire, et on ressent également un cinéaste très attaché à son pays. Tous les lieux (et ça a toujours été ainsi chez Jia Zhang-Ke) sont magnifiques, d'une puissance évocatrice folle. Le film s'ouvre sur un plan d'un camion de tomates rouges vifs renversé sur une route de montagne. Ça nous prend déjà aux tripes.
Un très grand film qui a largement mérité son prix du scénario à Cannes.