Indigestion
Quelques scènes de pétages de plomb façon Cauchemar en Cuisine ne suffiront pas à sauver ce long métrage de l'oubli. Un Bradley Cooper toujours à la recherche de son Oscar qu’on apprécie sauf quand...
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La recette était posée, les ingrédients y étaient, mais comme souvent ça ne fait pas tout: il faut le tour de main, la petite poignée d’épices, la bonne température du four et un bon alignement des étoiles pour réaliser le plat parfait.
Sinon on devra se contenter d’un film passe-plat, qui n’aura eu pour effet que de nous mettre l’eau à la bouche, nous donner envie d’aller faire un tour en cuisine, de faire la plonge dans les yeux du beau Bradley, et….. pas grand chose de plus.
A vif propose de la viande racée: de la deutsch qualitat avec Daniel Bruhl, du bovin made in France avec Omar Sy, et d’autres spécimens de jolies contrées où on espère voir le film briller. Ça sonne un peu comme du placement de produits locaux, pour montrer que le mélange des cultures permet de faire des étincelles dans les assiettes.
Le sujet est assez tendance pour qu’on y goûte: qui n’apprécie pas un bon repas? qui ne rêve pas de découvrir les secrets des chefs? De goûter des mets succulents?
Bref la cuisine ça vous gagne.
En théorie.
J’imagine que ma françosité me dicte qu’en plus la cuisine est un art cocoricoésque (oui oui c’est laid, non je ne pense pas que ça existe ni que je vais lancer une mode) - donc forcément sacré.
Comme pour flatter mon égo chauvin (comme Ingrid), il se trouve justement que le film fait référence à maintes reprises à la formation des chefs que nous suivons, qui forcément sont tous passés par Paris.
La preuve c’est qu’en vrais acrobates de derrière les fourneaux, ils jonglent comme des chefs avec la langue de Maliaire..
Oui Maliaire, parce que vu les prononciations inintelligibles qu’ils ont, c’est ce qui se rapproche le plus de Molière.
C’est louable de vouloir insérer quelques belles formules françaises dans le film pour lui donner plus de saveur (parce que le français est savoureux il faut le savoir).
Sauf que du coup pour nous autres molieristes, il devient presque impossible de comprendre le film en VO quand ça se met à parler la France.
Heureusement ce ne sont pas sur ces passages que le film nous perd, et à vrai dire c’est là son défaut: il ne nous perd pas un instant, jouant la prévisibilité comme arme de carbonisation massive.
A vif aurait pu être un divertissement sympathique, et il n’est pas loin de l’être mais en vérité on s’y ennuie plus qu’on ne voudrait, et c’est bien dommage parce qu’il avait presque réussit son pari de nous donner envie de manger, et de se suivre gentiment. Malheureusement on connait déjà la musique et question batterie, je préfère wihplash à la cuisine.
Créée
le 30 janv. 2016
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