Une découverte avec Tobias Lindholm, talentueux surtout pour ce non-spectaculaire ici pour traiter de la présence danoise en Afghanistan...Et je commence par son dernier film. "Hijacking" sera désormais dans les "à voir rapidement".
Une mise en scène simple pour traiter de l'humain et de sa manière d'appréhender une situation stressante. Nous suivrons un commandant et ses hommes dans leur quotidien fait de patrouilles, sa famille et la difficulté de l'absence pour son épouse et en seconde partie, le tribunal, suite à une décision prise dans l'urgence pour sauver ses hommes. Cet acte causera la mort de plusieurs civils.
Encore un genre qui évolue, on est loin des film d'actions traitant du sujet même si ce n'est pas le premier à revoir le "film de guerre" : « Démineurs » de K.Bigelow plus impressionnant ou « American sniper » de C. Eastwood, mais pas de héros ici. On pense aussi à « Ni le ciel, ni la terre » de Clément Cogitore où l'on retrouve cette lenteur pour ces hommes sans véritable mission que de signifier leur présence.
La complexité des décisions à prendre pour se sauvegarder, montre la limite des responsabilités lorsque l'on se trouve impliqué. Sans lourdeur, on participe à la réflexion, tant la mise en scène est sobre.
Une caméra au plus près, pudique, une sorte de témoignage-reportage, sur les conséquences de la guerre et de son absurdité.
Une première scène qui nous plonge immédiatement dans les risques par une scène choc. La suite sera plus soft, à la limite même de l'ennui.
De très beaux paysages (la Turquie rend à merveille les paysages secs, désolés et poussiéreux), une absence de musique qui renforce le malaise et des acteurs justes. Pas de spectaculaire. Pas de dérapages des uns et des autres.
Quelques scènes violentes et surprenantes bousculent le rythme pour une tension et un réalisme bien rendus.
La mise en évidence de la contradiction entre réalité du terrain et le droit international en second partie est intéressante mais le fossé n'est assez mis en évidence lors du procès et manque de force mais on ne peut que saluer le travail précis du cinéaste.