Un couple de maîtres chanteurs et de voleurs, Wang Bo et Wang Li (A. Lau, R. Lui) écartelé dans les je ne sais pas si nous restons encore encore ensemble. Root (W. Baojang), garçon naïf et confiant, qui rentre chez lui pour se marier avec dans son sac tout l'argent qu'il a gagné au cours d'un dur labeur. Un train. Un autre groupe de voleurs mené par Oncle Lee (G. You). Wang Li se prend d'affection pour Root (notamment pour deux raisons à découvrir avec le film) et ne veut pas qu'on lui vole son bien. Rédemption, remise en cause, affrontements (dialogues/combats). Voilà le fond de l'histoire.
Les acteurs font un travail respectable dans l'ensemble. W. Baojang joue la naïveté sans exagération, et donne une interprétation fraîche. Par contre son personnage est exagérément naïf. Il semble naître au monde. La mise en regard entre Root qui ne voit que les belles valeurs du monde et des voleurs sans foi ni loi des voleurs m'a paru trop appuyée. A. Lau ne donne peut-être pas assez de lui-même et G. You semble quelque peu distant de son personnage. Les relations entre le "parrain" et ses hommes ne sont pas très convaincantes, car les acolytes ne le sont eux-mêmes pas énormément. Quant au policier son personnage aurait mérité d'être plus travaillé notamment ses états d'âme eux aussi trop gentillets. Petit mention aux figurants-passagers, ces ombres auxquelles parfois on ne prête pas assez attention.
Un scénario sans grande surprise, des bons sentiments à la limite du trop. Un bon effort sur le rythme et les rebondissements. Mais des voleurs dont l'habilité est très cinématographique, plus leurs dialogues abondant en allégories finissant par lasser.
La photographie, belle, donne l'occasion de voir d'intéressants paysages (Zang Li : "Red Cliff", "The Banquet"...). Solide réalisation. Quelques usages de ralentis et effets spéciaux donnant l'impression qu'ils sont là parce que c'est "mode". Les combats, ressemblant parfois à des ballets, semblent bien chorégraphiés (Benz Kong, déjà sur des films qui n'ont pas fait date dans ce domaine) mais les prises très rapprochées et un excès de découpage ne permettent pas de les apprécier.
L'ensemble m'a paru trop lisse, visant plutôt le commercial, même s'il semble que le réalisateur ait tenté quelque chose de sincère. Un film dont il restera en mémoire quelques images.
Et pour la petite histoire, un os pas facile à avaler pour la censure qui n'aime pas que l'on parle de voleurs.