Aadai
Aadai

Film de Rathna Kumar (2019)

Kamini est une jeune femme moderne qui travaille pour une chaîne de télé. Avec une équipe, elle réalise des canulars de mauvais goût qui ont beaucoup de succès au désespoir de sa mère qui aimerait la voir présenter un journal d’informations. Les locaux de la chaîne étant transférés, Kamini décide de passer une dernière soirée dans le bâtiment désaffecté avec son équipe pour y fêter son anniversaire. Le lendemain, elle se réveille seule, entièrement nue sans vêtements dans le building vide.


Aadai s’ouvre sur un animé racontant la révolte de Nangeli qui au début du XIXème siècle se serait rebellée contre une taxe, en usage au Travancore (sud de l’Inde), que les femmes de condition inférieure devaient acquitter pour avoir le droit de couvrir leur poitrine. Nangeli aurait refusé de payer et se serait tranché les seins qu’elle aurait donnés au collecteur des impôts. Elle serait morte ensuite de l’hémorragie et son mari désespéré se serait suicidé en se jetant dans le bûcher funéraire.
Selon les historiens, cette histoire tient davantage de la légende que du fait historique car à cette époque, il n’était pas dans les usages pour les femmes de la région du Kerala de se couvrir le buste.
Le principal défaut d’Aadai est la lenteur de la mise en place de l’intrigue mais passé ce cap, le spectateur est entraîné dans la quête de Kamini. La plastique d’Amala Paul qui erre nue dans des locaux abandonnés, sans jamais rien dévoiler de son intimité, n’y est pas étrangère mais ce sont toutes les interrogations en suspens et le paradoxe de sa situation qui éveillent le plus l’intérêt.
Pourquoi Kamini se réveille-t-elle seule, nue, sans vêtement, quelle en est la raison, où sont passés les autres ? Kamini est isolée au cœur de la ville, elle souhaiterait qu’on lui vienne en aide mais elle ne veut pas qu’on la voit. Elle est sans moyen de communication dans ce bâtiment désert, prisonnière alors que personne ne la retient.
Finalement Aadai est comme son héroïne, dans un entre deux. Malgré sa lenteur et sa fin trop didactique "la liberté n’est pas absolue, elle implique la responsabilité et la conscience des autres" ce film n’est pas sans qualité. L’originalité du scénario et la sincérité compensent la naïveté et les maladresses.

NumberSix
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le 14 nov. 2021

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