Après 20 ans de prison, Kadir est libéré sur parole. Dans la périphérie d'Istanbul, non loin de son frère, il a pour mission d'aider la police en surveillant son voisinage et en repérant les substances suspectes dans les poubelles. Sélectionné à Venise en 2015, le deuxième film d'Emin Alper, après Derrière la colline, est une oeuvre fascinante d'ambigüité, comme une métaphore de la Turquie d'aujourd'hui, entre attentats et rafles policières. Le climat est paranoïaque et tendu et, même si la violence est hors champ, ses effets sont palpables dans les rapports entretenus par les différents protagonistes de cette histoire complexe. Alper joue avec l'espace temps mélangeant réalisme et onirisme. Il ne répond pas à toutes les questions mais l'atmosphère kafkaïenne est prenante, notamment dans les relations entre les deux frères particulièrement prenantes et angoissantes.