Premièrement, cela suit la critique de son précédent film, "A Girl at My Door", et cette critique était celle que j'ai faite AVANT de voir celui là, tout les éléments que j'aborde étais sans connaissance de "About Kim Sohee"

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Secondement (?), le plus gros problème du film : Ca pleurs beaucoup trop. Alors oui c'est triste, mais même si les gens pleurent aussi dans ce genre de situation dans la vrai vie, je pense que ce n'est pas ce qui marche le mieux à l'écran. Personnellement je pense que voir des gens pleurer déclenche souvent une réaction de rejet, sort un peu du film. C'est je trouve liée à ce que Bresson (réalisateur du "Le Cinquième Balthazar" et "Les Aventures extraordinaires de Jeanne d'Arc"...) appelais "le cirque des acteurs". Je n'arrive pas à voir des gens qui pleurent, je ne vois que des acteurs qui joue des larmes. Bresson disait qu'il y a des choses qu'un acteur ne devrait jamais jouer, la mort ou la folie, et bien même si je ne pense que pas qu'on ne puisse pas jouer les larmes, je pense que c'est une option qui devrait être réduit à son minimum, à la simplicité, à la larme plutôt qu'aux larmes. Et ici c'est bien, mais alors bien trop. La tristesse, même pleurer n'est pas quelque chose réductible aux larmes, et vraiment j'insiste c'est la seule choses que j'ai à reprocher au film.

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Dans bien des films, on entre pas tout de suite. Après ce film j'ai vus "Eraserhead", j'ai mit bien 20 minutes, et l'incroyable "Bloodsuckers" de "Julian Radlmaier", j'ai mis plus de 40 minute, et c'est même uniquement pendant les 15 dernière minutes que j'ai réussis à être dedans (le film est très particulier et radical dans son approche).

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Ici, j'ai été dans le film en un seul plan.

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Au début, on entends des bruit de quelque chose qui tape, de façon un peu étouffé. 15 seconds après on vois Kim qui dance. Rien a voir avec le film d'avant.

Je ne vais pas faire une analyse nul de plan par plan, mais réellement, exprimer ce que j'ai ressentis et le mettre en lettre.

La dance sans la musique. Certains rigolerons en criant "Blablabla film d'auteur", mais je n'ai pas une grande culture cinéma, toujours est t'il, qu'absenter la musique pendant une dance : Quel superbe incarnation ! La dance, ici l'entraînement - par le cadre qui enfin vit par lui même, des plans assez fixe mais avec un peu de mouvement, presque quelqu'un qui regarde ici, a distance raisonnable - Alors on voit le corps en tant que telle, l'entrainement.

C'est a la fois un plaisir, elle est seul, on ne la voit même pas dans le miroir, elle fait ça pour elle - et à la fois une douleur, les bruits de pas, de crissement; et surtout : Elle tombe souvent. Et ce n'est jamais appuyé, ce n'est pas l'echec qui faut surmonter, c'est bien plus simple : On s'entraine, c'est long et un mélange de plaisirs et de quelque chose qu'on se force à faire, et surtout on se rate on recommence, on rate on recommence, ect. Et bien, si quelqu'un a d'autre exemple qu'il me les cite, mais c'était pour moi la première fois que je voyais la dance, surtout ici type "k-pop", dans son aspect le plus quotidien, le plus banal, a mes yeux le plus juste.

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Et scène suivante, elle et son amie au resto, son amie a une perche à selfie et se film en train de manger. TOUT est prétexte pour parler des réseaux, l'aliénation, la vue des autres...

Non. Ici, c'est vus comme quelque chose de normal. Je ressort mon Balzac : "Je ne décris pas les choses telle que je voudrais qu'elles soient mais telle qu'elles sont". Et bien elles elles vivent très bien de se montrer en publique sur internet, et bien on va juste laisser ça. Encore une fois, c'est le genre de scène que j'ai presque jamais vus, manque de culture certes, mais le coté fun de stream sa vie a des inconnus, ça change complètement ! D'ailleur, cette scène est interrompus par deux clients, deux hommes dans le restaurant qui les prennent de hauts. Tiens, alors le problème d'être en live permanant, ce n'est pas tant les réseaux, mais ici une réaction dans le "vrai monde". Le problème en plus n'est plus "les réseaux", choses un peu abstraite, mais deux hommes définit et des propos claires. Je vais dire le mots tout de suite : mais quel matérialisme de replacer le fait humain dans cette affaire ! Quel génie de replacer le monde direct dans le rapport au virtuel !

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Et je précise : est-ce que la réalisatrice pense que s'afficher comme cela sur internet c'est génial et ça doit être défendus ? Non, aucunement. Par contre, est-ce qu'elle fait un film, qui lui permet d'utiliser des égos pour jouer une situation dans son absolus, ici le mépris presque jaloux, sexiste sans le savoir et surtout d'emmerdeur, qui se font remettre à leurs places ? Est-ce que même elle joue les choses matériellement et se permet de dire qu'internet est une porte d'emencipation malgré tout, Clouscard sans le savoir ?

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On est au debut du film, j'ai vus ça, et la le film n'a pas encore vraiment commencer.

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J'ai rien d'autre a dire si ce n'est que je trouve tout vraiment génial.

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Elle a comprit tout les problèmes du précédent film, ici le scénario est excellent, dans le sens où ici presque trouve un échos plus tard, "Set-up pay-of", ce qui a tendance à m'ennerver, MAIS ici, tout les "set-up" évoque quelque chose en soit ! Le pavé sur la scène du restaurant au dessus, les réseaux sociaux reviendront en "Pay-of", mais sans jamais être forcé, et surtout sans être dépendant du "Set-up". La scène de dance du début reviens à la fin aussi. Je ne me suis pas dis "A on a mis cela au début pour le remettre a la fin", mais bien "c'était génial au debut, et on va explorer a nouveau cette scène différemment"...

Du cinéma en somme.

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Les acteurs aussi, ici Bae Doo-Na, qui rejoue presque le même rôle (entre guimmet) que dans le précédent film, ça n'a rien à voir. Est-ce qu'elle s'est amélioré, ou est-ce que la direction d'acteur et les plans, et le scénario, et les dialogues, et tout en fait, c'est amélioré ? Pour le premier je ne peux pas dire mais pour le second oui. Et c'est vraiment, extrêmement plaisant de voir enfin sa composition donner quelque chose, elle garde un coté impassible mais humain, elle a enfin des réactions, dans le sens où on sens enfin quelqu'un dans un environnement avec d'autre être humains, qui donc réagisse entre eux, ça donne un personnage excellent, en plus bon...

Les tops des meilleurs Waifus du cinéma, pour le moment je l'ai mis a la première place, devant "Tilda Swinton" dans "Only Lovers Left Alive"(vampirise moi) et "Park So-Dam" (le coté semi-blasé parfait) - liste objective d'ailleur, si vous êtes un homme et pas d'accord : félicitation vous êtes gay (regardez Annette pour mieux vous situer...)

Et pareil pour les autres, tout ce passe bien - si ce n'est la trop grande déferlante de larmes...

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J'ai lus plusieurs personne critique sur le choix de mettre deux fois l'histoire, que la seconde partie serais la même que la première

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Je pense qu'ici c'est la démonstration que devant le même objet, le film, on reste des sujets, et qu'on ne reçoit pas tous un fait cinématographique de la même façon...

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Mais elle est passionnante cette seconde partie ! J'étais même ravis qu'on y soit, elle fait une très bonne variation de situation, dans le sens où les personnages se situes par rapport au autre - on passe d'un élève jeune poussé à bout à un inspectrice qui enquête dessus : C'est passionnant ! Surtout qu'ici le rôle est appuyé, il y a vraiment des questions sur l'enquête de ses collègue, de simples regards... "qui en disent long" (désolé). On sent d'un coté qu'ils sont pour enquêter dessus, et en même temps, réellement (deux sentiments qui co-existe), on sent qu'ils se disent qu'on a peut être autre chose à foutre que les suicides de gamines. Et c'est ici que les plans jouent, est-ce que l'on a besoin que les personnages disent ce que le plan exprime, ce que la situation induit, et ce que le visage raconte. Non, et c'est une des grande avancé de la réalisatrice par rapport au film d'avant.

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Et on creuse plein de chose, c'est quoi une enquête sur un suicide ? Je n'ai pas l'impression que c'est déconnent de montrer cela ! C'est quoi la police dans ce genre de situation ? Comment les gens vivent un suicide, entre ceux qui l'on provoqué, et ceux qui connaissait Kim ? Comment on fait l'enquête, qui est responsable surtout !

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C'est une des grandes question du films : Qui sont les responsables ? Encore une fois, dans un aspect extrêmement matérialiste ! Ce n'est pas la hiérarchie, ce n'est pas le travail ou le capitalisme, mais c'est bien telle personne a telle moment dans telle situation qui a fait cela, puis ensuite telle personne qui n'a pas fait cela a telle moment, ect. C'est bluffant de lucidité, c'est incroyablement incarné au niveau du cinéma et au niveau politique : Une des répliques que j'adore, c'est le professeur qui dit "Comment j'aurais pus avoir le moindre soupçon ?". Outre que le plan est beau, qu'il rejout un plan que l'on a vus avant avec Kim, dans le même rapport d'image, ALORS que le rapport de force est inversé, c'est l'inspectrice qui domine, elle sort la réplique parfaite "670 Personnes travaillent pour eux, mais 629 ont démissionnés l'an dernier [...]". La on voit quelqu'un qui comprends c'est quoi la réalité, dans le sens où on n'a pas de propos abstrait ou moral, c'est claire, ça pose un rapport au réel : Ceux qui dise des chose en l'air, et ceux qui regarde ce qu'est réellement la chose avant de s'exprimer dessus. Quelle génie d'incarner cela !

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Et dans la seconde, on voit bien tout les relations entre les gens d'un autre point de vus, comme la police s'en fou, comment le système est pourrit de l'interieur, et surtout, et c'est a la fois horrible et réaliste :

Comment Kim, poussé au suicide par la compagnie, va passer de victime a coupable.

Jamais on ne voit la chose se faire, mais plus le film avance, plus on vois comment les gens la transforme en coupable, son suicide portant atteinte à l'image de la compagnie, de l'école, même presque de la société en général... Et encore une fois tout est en sous-texte, on ne voit jamais les gens se réunir pour décider de changer le narratif, mais on voit bien les mots qui ressortent, la nouvelle version des faits qui arrive petit à petit, trop bien organisé pour être un fait spontané... Rien que pour cela cette partie deux est justifié artistiquement.

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De plus le rapport aux images est un point centrale, on revoit des choses différemment avec l'inspectrice, on conçoit même ce qu'est une image, ce qui est une chose passé, presque la mémoire des choses, j'ai trouvé cela tellement juste ! Et pour appuyer cela, quand elle cherche quelque chose, elle cherche réellement : On la voit réellement manipuler un ordinateur, lire des tableurs, rechercher des videos, ect. On aurait pus juste lui montrer ou lui dire, non, il y a un vrai geste de faire la chose, d'incrire les choses justement dans un contexte, un environnement une situation, c'est tellement simple, mais c'est tellement juste dans le cas du film !

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Et puis en vrac, je ne sais même pas comment tout aborder, cela durerais deux passionnantes heures :

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L'alcolisme enfin abordé, avec ce que c'est réellement, une petite monté progressive de la consommation, et c'est lier directement au travail.

Le père qui se déplace dans son véhicule de travail, belle trouvaille pour évoquer où ils sont dans l'echelle social.

Le visage des jeunes qui se détériore légèrement avec le temps, on voit physiquement des touts petits changement, mais bien présent, la meilleur amie étant la plus parlante.

L'ultime méchanceté quand l'inspectrice dit à un autre personne qu'elle est en partie responsable du suicide quand elle à accepté celui de son mari. C'est cruel, c'est "faux" dans la réalité, mais c'est tristement vrai dans l'absolu, c'est d'une clairvoyance de dire cela !

Le suicide, ce n'est pas un acte brutal ou une folie, c'est bien un "choix" - dans le sens "pas un coup de tête" venant d'une situation concrète : Elle ne peut pas continuer, c'est "réellement" impossible... Quelle justesse dans l'idée

Et le suicide, d'abord avec son amie, très grande simplicité. Pas de grande chose, pas un moment triste, mais bien quelqu'un qui vie une dernière fois avant de faire ce qui est, dans le fait du film, la seul issus possible.

La plan est calme, dosé, assez lent mais pas trop, c'est une forme de normalité, surtout une belle saisie de l'act dans le présent, dans le moment qui existe.

Même les appartements, y'a un aspect un peu classe pauvre, c'est pas la rue ni gaza, mais y'a un trucs où on sent bien que dans les murs, les meuble, c'est pas très le ruissellement capitaliste tout ça.

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... Je pense que je conseille de voir ce film. Je trouve les gens très tiède avec, ça sonne "c'est bien mais pas incroyable", alors que justement, une telle justesse (pour faire un bon mots), sur un film plutôt accessible au final, c'est un fait incroyable, avec l'équilibre du scénario, l'efficassité de la mise en scène et la lucidité de la construction politique : A voir, "MasterClass".

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Ps : 1 / Réalisatrice à suivre, je pense que la dance pourrait être vraiment l'objet ou le sujet d'un prochain film, vraiment à suivre !

2 / J'ai vus ce film après "A girl at my Door", mais surtout le lendemain du visionnage de "Sans toit ni loi" de "Agnès Varda" (France - 85) et de "Nouvelle Femme", de "Cai Chusheng" (Chine - 1935) gratuit sur YT, franchement si la fatigue n'avait pas eu raison de moi, j'étais dans un moud à deux doigt d'organiser un Soviet dans le SuperU d'en face !

SlowCoffee
9
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le 4 déc. 2023

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