Faire (le) beau

Souffrant sans aucun doute d'un souci excessif pour l'image, l'esthétique et un symbolisme, About Love pourrait pourtant prétendre avec quelques 'petites' modifications à un rang très élevé si l'art du récit, la dramaturgie avaient été poussés aussi loin que la recherche technique.
Les acteurs également, extrêmement talentueux, sont trop laissés à eux-mêmes et certaines scènes ne tiennent (ou pas) que par eux mais aussi leur jeu un brin auto-satisfait détruit la place que le récit n'arrive pas à prendre.
La dernière partie est toutefois plus tenue. Traitant de l'adolescence, elle rappelle d'ailleurs le chef d'œuvre de l'auteur (Sto dney posle detstva) sur un thème très proche : la fragilité de l'adolescence, la découverte sensuelle, le premier amour et sa cruauté...
Avec des scènes plus tendues, d'autres élaguées ou mises à la corbeille, moins de pose artistique, le film aurait pu prétendre à une comparaison avec ses films précédents mais, en soi, est une déception.
Les belles images sont pour certains décidément bien difficiles à animer... (parce que sans doute pensées dans une statique picturale et non dans une dynamique temporelle et cinématographique)