⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu...


Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes souvenirs sont bons, sont devenus de quasi auteurs sur ce film et un pari osé: celui d'une crudité alors (et peut-être encore) rare au cinéma, Eustache et quelques autres mis à part.


Crudité parfaitement assumée par un Étienne Chicot dont la part dans ce film n'est pas mince, en plus d'égrener de très belles notes de guitare en guise de conclusion.


L'histoire: quatre hommes, tous en délicatesse avec des femmes d'une manière ou d'une autre, vont se retrouver à traverser la France du Nord au Sud pour délivrer une "grosse" voiture à un vieux "con".


On croit souvent que c'est le jeu qui prime et puis on se rencontre que le scénario avance en cachette. On croit que c'est alors l'habileté à faire avancer un scénario et inventer des situations de traverse et c'est la mise en scène qui nous émerveille en cachette.


Le Plein de Super est un régal parce qu'il sait être humble lorsqu'il est grand, drôle lorsqu'il est tragique, cru lorsqu'il est délicat et que chaque scène avance sans préjugé de l'avenir et libérée de clichés, toujours surprenante et vivante.


Cavalier est souvent à distance (apparition de Chicot avec son beau-père, Klouk et sa femme, la prostitution dans la chambre d'hôtel) et cette distance surgit grâce au son comme un voleur, comme un fond de tableau agité sur un sujet tranquille. C'est la fragilité de ces machos qui est donnée avec pudeur mais netteté et qui va lier leur expérience ensemble sans faux semblant et avec force.


Pour ne rien gâter, un des fous rires les plus réussis du cinéma. Et surtout un film habité par le désir de faire du cinéma autrement, avec d'autres rapports, d'autres ambitions, d'autres vues sur la façon de rendre notre humanité avec ce miroir

JM2LA
9
Écrit par

Créée

le 2 oct. 2015

Critique lue 1K fois

11 j'aime

JM2LA

Écrit par

Critique lue 1K fois

11

D'autres avis sur Le Plein de super

Le Plein de super
Zogarok
4

Critique de Le Plein de super par Zogarok

Après quatre films relativement conventionnels (dont L'Insoumis et La Chamade), Alain Cavalier commence à prendre le large. Le Plein de super marque le début de ses expérimentations, qui passeront à...

le 14 févr. 2016

12 j'aime

2

Le Plein de super
Negreanu
8

Masculinité tonique

"Klouk" travaille chez un concessionnaire dans le Nord de la France. Il essaie de conclure une vente lorsque son patron lui ordonne de conduire un véhicule à l'autre bout de la France afin de...

le 8 mai 2021

11 j'aime

4

Le Plein de super
JM2LA
9

Critique de Le Plein de super par JM2LA

Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu... Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes...

le 2 oct. 2015

11 j'aime

Du même critique

Le ciel est à vous
JM2LA
10

Le plus pur chant du cinéma occupé

Revu récemment le 6 juillet 2011 sur écran d'ordinateur mais surtout le 18 et le 20 mai 2014, en salle. Toute la grandeur du film ne m'est apparue d'ailleurs que sur grand écran... en projection...

le 12 sept. 2015

12 j'aime

Le Plein de super
JM2LA
9

Critique de Le Plein de super par JM2LA

Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu... Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes...

le 2 oct. 2015

11 j'aime

Le Fils de Joseph
JM2LA
9

La main de la comédie a retenu celle de la tragédie : miracle. Et le style a suivi la main.

La vraie comédie est-elle évangélique ? C'est ce que semble prouver (ou vouloir montrer) le Fils de Joseph. En quoi ? En résistant à l'appel du meurtre, du règlement de compte. Comment ? Au lieu de...

le 8 mars 2016

10 j'aime

1