Cela faisait presque un an que j'entendais parler d'Abraham Lincoln, chasseur de vampires, et je dois avouer que le seul nom de Tim Burton à la production m'avait repoussée. Si la folie créatrice de l'auteur n'est plus la même selon moi depuis quelques films, j'ai pensé qu'il pouvait tout à fait être le genre d'homme à donner un coup de main non négligeable à ses héritiers. Le premier teaser en noir et blanc adoptait un ton très humoristique, et je m'étais laissé convaincre par ce titre au doux parfum de nanar, imaginant déjà le premier président républicain des states tâter maladroitement du pieu entre la libération des esclaves et deux congrès. Je m'étais contenté d'en rester là et d'en apprendre le moins possible, afin de rester vierge de tout autre apriori avant de voir le film en salle. C'était un 17 aout, il faisait chaud, j'avais acheté du popcorn, et m'étais préparée psychologiquement à beaucoup d'hémoglobine - sinon à quoi aurait bien pu servir ces lunettes 3D?

Première surprise : la bande annonce que j'avais vu ne correspondait pas du tout au film. Les acteurs étaient différents, et il ne restait malheureusement rien du comique burlesque qui m'avait plu au début. Pire encore, je soupçonne la production d'essayer de m'avoir par les sentiments, avec une scène d'ouverture digne de l'un de ces téléfilms qu'on peut voir l'après midi sur la sixième chaine. Et le drame se joue tout au long du film grâce à un casting extrêmement mal mené par des comédiens au traits physiques tout aussi insipides que leur jeu d'acteur, et qui n'ai même pas assez ridicule pour qu'on en rit. On n'arrive pas à croire une seule seconde que Benjamin Walker, alias le fameux Lincoln, est un bad ass qui pulvérise des gueules avec sa hache, et l'interprétation de Rufus Sewell dans le rôle du big boss vampirique est tout aussi déconcertante. Ce qui m'amène vers le deuxième sujet brulant que je me dois d'aborder : le vampire. L'esthétique de la créature fut la première bonne surprise visuelle du film, malheureusement elle fut la seule. Si le passage de l'humain à la bête sauvage en blufferait plus d'un, les caractéristiques du vampire sont loin d'être cohérentes. Le vampire peut vivre en plein jour sans que l'on sache pourquoi, il craint plus que tout l'argent (et moi qui pensais que c'était les loups garous ahah), et une force invisible et mystérieuse les empêche de se faire du mal les uns aux autres. Bref, ils sont aussi inutiles que ceux qui font mouiller les ado prépubères qui regardent Twilight. Devant une histoire et des personnages aussi creux, je m'attends au moins à des scènes de combats digne de ce nom, mais encore une fois c'est un gros FAIL pour Timur Bekmambetov. On pleure devant des bastons hyper esthétiques gavées de ralentis et devant les figures de gymnastique de Sir Lincoln, qui tire surement sa souplesse et sa force des heures passées à la bibliothèque à lire « Comment faire un salto arrière sans qu'on voit les câbles auxquels je suis attaché ? Pour les nuls ». Et avec une mise en scène aussi peu convaincante, la 3D ne pouvait servir qu'à plomber le film encore plus. J'ai quand même vu un peu de relief quand une horde de chevaux sauvage fonce sur le héros : il y avait de jolies croupes !

La hache de Lincoln est cependant une arme très bien choisi, et le réalisateur a eut le bon goût de demander à Benjamin Walker d'apprendre à s'en servir. Non contente d'en rester là après le film, j'ai ensuite appris qu'il été adapté d'un roman, qui a l'air de bien mieux laisser place à l'humour, mais que pouvait on espérer du réalisateur de Wanted (ça aussi je l'ai su après...)? Au final, Abraham Lincoln, chasseur de vampires m'a fait le même effet que Sucker Punch : un concept qui plait au geeks, mais de belles promesses qui tombent à l'eau.
Amélie_Eleanor
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le 25 juil. 2013

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