Vous avez obligatoirement trouvé ce DVD dans un Cash Express. La jaquette, le titre, les lunettes de Ron Perlman... Vous vous dites que c'est un film futuriste des années 2000 avec un Christophe Lambert peroxydé. Bingo ! Vous lancez le DVD dans votre lecteur DVD (pour ceux qui en ont encore un) : désarroi total, il n'y a pas de monde futuriste, très peu de Ron Perlman qui a tourné toutes ses scènes derrière un bureau et une photographie dégueulasse.
Les 10 premières minutes vous ont déjà perdu : un virus dans le futur qui génère des antitoxines en phase 1, des interactivités impossibles avec les images 3D, des "crédits" pour payer son eau chaude et son hot-dog. Pfiou ! Pourtant, avec un peu d'indulgence, Absolon reste un film typique des années 2000. Le héros est un flic torturé et peroxydé, il y a des effets de style type accélérations, travelings improbables et plans obliques, il y a des gunfights, des course-poursuites, une menace corporative, des traitres, de la musique techno. C'est du déjà vu mais en cela, le premier film de David De Bartolome respecte le cahier des charges.
Petit budget oblige, le monde post-apo rongé par une drogue nécessaire à la survie de l'humanité ne sera pas exploité : pas de flingues sophistiqués, pas de voitures du futur, pas de rues en ruines, juste quelques gadgets à la Demolition Man, une séquence de réalité virtuelle en CGI dégueux et c'est tout. Christophe, lui, aide une fois encore son pote Brad Mirman, son scénariste attitré depuis Face à face, s'impliquant du mieux qu'il peut dans ce techno-thriller inutilement complexe gavé de faux-raccords, de changements d'axes et de dialogues incommensurablement débiles, éclipsés par le surjeu légendaire de Lou Diamond Phillips.
Résolument ennuyeux en dépit de quelques idées et de sa mise en scène trop léchée du pauvre, Absolon se prend malheureusement beaucoup trop au sérieux alors qu'il aurait largement pu être plus décomplexé et par conséquent plus fendard.