Bon les filles, va falloir sérieusement songer à arrêter les conneries là. Déjà qu’on a été super indulgent par rapport à la série qui a été étirée puis étirée puis étirée encore jusqu’à ne plus ressembler à grand-chose (en gros, à partir de la cinquième saison), notre niveau de tolérance atteint ici, avec cette chose que vous osez appeler un film, le fin fond de la fange de la Tamise. Ou comment réduire en miettes, tels ces deux affronts faits à Sex and the city il n’y a pas si longtemps, l’héritage ancestral d’une série culte qui su imposer, à son époque, un style novateur et politiquement incorrect. Style qui, aujourd’hui, a l’arrière-goût aigre d’un Bollinger éventé.
Le film a quelque chose d’une tentative dérisoire (désespérée ?) de recyclage de la série qui ne propose absolument rien de neuf ni de piquant, sinon le simple entassement des nombreux gimmicks qui ont fait son succès (alcool, drogues, gueules de bois, mauvaise foi, bling-bling, looks improbables…) en bousillant, au passage, ce qui constituait leur essence comique. Conséquence : on n’arrive même plus à rire des deux compères rampant, ivres mortes, hors de leur voiture, déconnectées de la vie ou accros au botox. Il y a bien deux ou trois scènes hilarantes (merci Patsy) et le plaisir de retrouver quelques personnages fameux de la série (réduits ici à de la figuration pour satisfaire les fans qui s’en réjouiront sans voir le côté pathétique de la chose) mais, globalement, le film se vautre dans l’abnégation de sa propre mythologie en plus d’être d’une laideur exceptionnelle.
Sur un scénario exploitant grossièrement son postulat de départ (la mort supposée de Kate Moss dont Edina serait responsable) tout en se voulant satire (ringarde, facile, pas drôle) du milieu fashion, Jennifer Saunders et Joanna Lumley ont bien du mal à retrouver la verve et le trash d’antan, entravés d’aventures poussives très tropéziennes et engloutis sous trois tonnes de caméos. C’est bien gentil les copains et les copines qui viennent faire coucou en défilant à l’écran comme une sorte de name dropping à l’infini, mais le name dropping c’est dépassé, mes chéries, ce n’est plus à la mode depuis que Bret Easton Ellis a arrêté d’écrire. Et ça ne fait pas un film. En tout cas ça ne suffit pas à le sauver du naufrage. Donc vous allez remballer vos guests lists, vos robes Stella McCartney et vos breloques Christian Lacroix et, pour au moins deux siècles, vous allez arrêter de nous faire croire que vous êtes toujours dans le coup, déjantées et fabuleuses.
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