Mourir pour vivre.
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Director’s Cut
Fort des cartons de son slasher SF The Terminator à petit budget, puis de la suite burnée d’Alien astucieusement titrée au pluriel, James Cameron s’est vu donné le champ libre pour sa prochaine création, qui non contente de reprendre les thématiques qui lui sont chères, reste aujourd’hui encore l’un des plus gros aboutissements techniques du septième art.
Puisque l’on parle d’un technicien, parlons technique. Le plus balaise des réalisateurs canadiens voulait créer un pendant sous-marin à Rencontres du Troisième Type, une histoire de premier contact avec une entité supérieure sans animosité. Comment donc, à une époque où la CGI en est à ses balbutiements, retranscrire les abysses éponymes? Tout simplement en construisant ses décors dans une cuve de réacteur nucléaire jamais achevée, permettant de filmer jusqu’à 18 mètres de profondeur. Le défi de tourner dans ces conditions va forcer les équipes du film à rivaliser d’ingéniosité et à élaborer de toutes pièces des équipements qui sont aujourd’hui encore utilisés dans un paquet de domaine.
Vous connaissez Photoshop? ILM a créé ce logiciel pour le film afin de faire apparaître à l’écran la première créature entièrement en image de synthèses du cinéma. Vous avez entendu parler de ces boules noires en polyéthylène que l’on utilise pour conserver l’eau face à la sécheresse dans les grands réservoirs? C’est à la base une solution trouvée pour obscurcir la surface du bassin de tournage et simuler la profondeur. Quid de l’exploration sous-marine? Sans l’apport de Cameron et ses ingénieurs, on n’aurait jamais eu accès à tous les équipements qui permettent aujourd’hui d’explorer les couloirs du Titanic et d’observer la faune des fosses.
La technophilie de James Cameron a permis de filmer l’impossible, et de continuer à mettre en avant une technophobie prudente déjà abordée avec Skynet. Car si The Abyss s’ouvre sur le naufrage d’un sous-marin nucléaire, qui à lui seul pourrait anéantir l’espèce humaine, ce n’est pas anodin. Le premier contact est celui d’une race omnisciente qui cherche à prévenir l’humanité de sa folie, et qui entérine l’antimilitarisme du cinéaste. La version Director’s Cut du film, jugée trop pessimiste par les distributeurs, est d’ailleurs bien plus marquante que celle sortie en salle. Et que le destin de l’humanité réside entre les mains d’un col bleu (une fois n’est pas coutume chez James), qui est prêt à se sacrifier par altruisme, n’est pas anodin.
Comme toujours, c’est l’humain qui prime dans cet amoncellement de morceaux de bravoure filmique, dans ces prouesses technologiques, dans la simplicité efficace du scénario. The Abyss cristallise déjà tout ce qui fera le cinéma du maître, et déclenche même chez lui son amour des océans. Une œuvre majeure tant pour ce qu’elle a apporté au cinéma, que pour son exécution parfaitement millimétrée.
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Créée
le 16 mai 2024
Critique lue 10 fois
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