Mourir pour vivre.
Parfois, une œuvre possède un capital sympathie tel qu'elle s'impose à vous naturellement. Les ingrédients pour aboutir à ce type de résultat sont évidents : récit porté à hauteur infantile,...
le 23 août 2016
51 j'aime
6
Voir le film
2h43 de suspense sous la mer par un réalisateur habitué des challenges impossibles, voila un film qui renoue avec les vieilles terreurs aquatiques, c'est toujours mystérieux et plein de dangers potentiels lorsqu'on s'aventure dans les fonds marins. Et ici, James Cameron passe de la terreur émerveillée à la féerie poétique chère à Spielberg en marchant un peu sur les plate-bandes de ce dernier, et en dévoilant une forme de vie intelligente à plus de 8000 m de fond. Ses créatures translucides des abysses figurent parmi les plus belles qu'on ait vues au cinéma. Mais Cameron en fait une réflexion philosophique vers la fin, qui témoigne de son obsession pour la lutte de l'homme contre l'élément liquide.
Il n'oublie pas l'action non plus, en offrant quelques scènes spectaculaires, où le jeu des acteurs n'est pas absent également, je pense notamment à cette formidable séquence où Bud se démène pour ramener Lindsey à la vie après l'avoir "noyée" ; dans cette scène, Ed Harris est fabuleux. On trouve un personnage de femme à fort tempérament, comme dans la plupart des films du réalisateur, et superbement incarnée par Mary Elizabeth Mastrantonio.
Et puis il y a les Fx très réussis pour leur époque, qui ont d'ailleurs récolté un Oscar, car on est en 1989, quelques effets numériques ont été tentés timidement chez Spielberg dans Hook, et ici, Cameron en bon innovateur, réalise une des premières grandes séquences vraiment réussie avec le serpent d'eau qui visite l'équipage, c'est une séquence étonnante et belle. Ceci se combine parfaitement avec la beauté saisissante des plans sous-marins.
On retient enfin une bonne équipe d'acteurs dont un crispant Michael Biehn en militaire psychopathe, la musique grandiose d'Alan Silvestri, et le message de tolérance pour la race humaine qui apparaît dans la version longue, version qu'il faut préférer avec ses 28 mn d'images additionnelles car elles permettent d'étoffer considérablement la portée philosophique et de mieux comprendre cette dernière séquence avec le sauvetage miracle de Bud par les créatures de l'abysse qui lui montrent la vraie nature de l'homme, c'est édifiant. Du grand spectacle cameronien qui mêle avec bonheur le merveilleux à la science et l'imaginaire à la poésie.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 100 meilleurs films, Les meilleurs films des années 1980, Les séquences de légende du cinéma (partie 2 : les classiques modernes), Les films avec les meilleurs effets spéciaux et Les meilleurs films qui font prendre le large
Créée
le 7 janv. 2017
Critique lue 2K fois
31 j'aime
16 commentaires
D'autres avis sur Abyss
Parfois, une œuvre possède un capital sympathie tel qu'elle s'impose à vous naturellement. Les ingrédients pour aboutir à ce type de résultat sont évidents : récit porté à hauteur infantile,...
le 23 août 2016
51 j'aime
6
Les problèmes que posent un film comme Abyss peuvent être pris de deux façon différentes : dans la première hypothèse (mode politique des auteurs ON), James Cameron est un visionnaire qui, pour...
le 8 oct. 2019
35 j'aime
3
Dans un article de presse français relatant le tournage de son quatrième film, on pouvait lire que James Cameron était capable de s’en aller construire les plus grandes forges de l’univers pour en...
Par
le 2 juil. 2012
32 j'aime
9
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
96 j'aime
45