Toute la puissance d'AC/DC période Bon Scott en live. Zéro mise en scène grandiloquente, zéro éclairage chiadé ou poupée gonflable géante. De la sueur, du jus de couille, des riffs imparables qui déchirent l'espace. Un chanteur au jean trop serré qui dégouline de mâlitude même quand il miaule comme une chatte en chaleur. Un mur de son basse/guitare en soutien, discret mais présent, carré, puissant. Un batteur-métronome à la frappe de fer. Et bien sûr un guitariste fou, jeune con de vingt cinq et quelques balais, véritable sprinkler humain, qui commence le spectacle habillé pour le finir en train de se rouler sur la scène à chaque solo comme un épileptique, les jambes partant dans tous les sens, sa Gibson SG rugissant ce qu'elle peut (sans fausse note).

Il faut voir Angus, maigre comme un fils de chômeur anglais, avec son headbanging permanent, baladé dans la foule sur les épaules des videurs ou de Bon Scott, obligé de prendre de l'oxygène au milieu d'un morceau tellement il n'en peut plus, en train de courir à droite, à gauche, de se jeter au sol, d'arroser le public avec des litres de sueur, accorder sa guitare au beau milieu d'un solo, triturer les cordes au maximum de ce que la gamme de blues permet.

Let There Be Rock c'est tout ce que représente la légende AC/DC sur scène. De la musique pas vraiment complexe ni élaborée, du rock limite un peu beauf mais totalement jouisseur, où on ne parle pratiquement que de cul, et dans lequel on ne se prend décidément pas au sérieux - LA touche "assedèce" qui fait qu'ils seront pour moi toujours au-dessus du peloton, en dépit de leurs compos sommaires et de leurs solos sans doute pas aussi grandioses que ceux des plus grands virtuoses du manche. Direct, brut, sans fioritures, du gros son du fond du bar à écouter en sifflant des bières.

Un concert platement filmé, sans moyens [Edit sournois de 2012 : désormais disponible en DVD et en Blu-ray ] mais qui retranscrit mieux que tout autre la puissance brute et implacable du rock'n'roll, du vrai. Celui qui fait bouger la tête, les pieds, les tripes, celui qui n'a pas besoin de mise en scène poseuse ni de décorum friqué pour exister. Un morceau de lave brûlant, une décharge d'énergie, et une vraie leçon de musique live, surtout quand on sait que c'était leur deuxième performance de la soirée.
Prodigy
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le 17 juil. 2010

Modifiée

le 15 sept. 2012

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Prodigy

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