On suit le parcours d'Accattone, un petit mac napolitain, un fainéant, harassé continuellement, il n'y a qu'à voir sa manière tassée de déambuler, de regarder le monde avec lassitude et irritation. Il survit. Mais sa désespérance profonde est outragée par une femme. Pour elle, par amour il va tenter de retravailler, en vain.
Oeuvre puissante sur la misère de l'âme comme du corps, oeuvre sociale avant tout d'un Pasolini pas seulement contemplatif. Le ton est sombre autant que vindicatif.
Comme souvent avec les personnages secondaires chez Pasolini, les acteurs jouent à peine... avec peine. Mais il se dégage une atmosphère, une respiration pasolinienne irrésistible de la mise en scène presque hiératique.
L'histoire et son traitement ne m'ont pourtant pas autant interpellé que je l'espérais. Sans doute un défaut de compassion pour le personnage principal. Peut-être que la tonalité volontiers ténébreuse n'a pas eu produit d'écho en moi pour des raisons qui m'échappent. Quoiqu'il en soit, c'est un des Pasolini qui m'a le moins transporté. Et pourtant j'adore ce cinéma là, inspiré, violent, majestueux, rugueux, sensuel et terreux.