Un Acolytes anonyme qui cache un grand cru
Voici une petite perle indépendante qui risque de faire débat, du moins si elle sort de son anonymat australien qui semble l'enfermer depuis trois ans.
Déjà ce n'est pas un film d'horreur, inutile donc de gloser sur le fait que ça fait peur ou pas. C'est un mix entre le thriller psychologique, le slasher et le rape & revenge.
L'intensité va crescendo au fur et à mesure qu'on découvre la vraie nature des personnages. Personne n'est innocent dans ce film. Les proies deviennent prédateurs et vice versa. Les histoires s'entremêlent dans un scénario qui paraissait basique dans les premières minutes. L'ambiguïté touche au malsain et c'est ce qui fait tout le "charme" d'Acolytes (et qui dérangera ceux qui sont habitués aux codes formatés).
Les trois protagonistes mystérieux (victime, tueur... n'en disons pas plus) servent de miroir aux trois jeunes personnages principaux en quête de sensations, il y a quelque chose de Larry Clark dans l'exploration du mal être de ces adolescents qui vont ouvrir la boite de Pandore.
La part métaphorique est également présente : quand les ados creusent la terre pour chercher un cadavre, ils vont aussi déterrer leur passé et réveiller des démons intérieurs.
Si la mise en scène semble parfois inaboutie, elle a un esthétisme particulier qui touche directement aux sens, des contrastes judicieux, un rythme et une ambiance qui finissent par prendre aux tripes, jusqu'à toucher au paroxysme du glauque et du pervers.
C'est anti-commercial à souhait, loin des clichés habituels, la réalisation frôle la subversion tout en soignant les émotions. Nous ne sommes pas loin de l'ovni. C'est peut-être pour ça que presque personne ne l'a vu, éternel paradoxe du cinéma.
Un film australien qui divise et divisera encore les critiques, surtout les habitués du genre, encore un paradoxe comme pour tous les films qui finissent parfois par devenir cultes :)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.