On ressent, à chaque plan, l’essoufflement de la part d’une maison de production qui ne sait plus quel jeu de société détourner pour alimenter ses adaptations horrifiques. Ici c’est un jeu pour adolescents souvent alcoolisés qui occupe le devant de la scène : pas de chance pour nous, ce jeu donne lieu au slasher le plus mauvais du genre où tout respire la bêtise et l’inanité scénaristiques. La règle initiale se complexifie inutilement, s’enlise dans les clichés nauséabonds – la possession, la transgression religieuse initiale – entrecoupés de révélations sur qui couche avec qui, hey en fait j’ai tué ton père etc. L’homme ici est tantôt un abruti fini tantôt un prédateur sexuel (un père au chômage qui abuse les filles, un prêtre pédophile) ; la femme a l’unique rôle d’être la demeurée de service, mais dotée d’un cœur ! Action ou vérité confirme le statut de Jeff Wadlow comme roi des tâcherons. Après le massacre de Kick-Ass, la mise à mort d’un jeu normalement destiné à amuser la jeunesse. Car la véritable malédiction dépeinte par le film, c’est lui.