La quarantaine venant, l'actrice Marcelline déprime, pour ne pas dire qu'elle déraille: pas de mari, pas d'enfants, pas d'amoureux et la jeunesse qui se fait la malle. Sa fébrilité rejaillit nécessairement sur son travail de comédienne au moment où, sous la direction de Denis (Mathieu Amalric), elle répète une pièce de Tourgueniev.
Valeria Bruni Tedeschi filme cette femme qu'elle joue elle-même et dont on ne sait pas si elle lui ressemble. Les vicissitudes de Marcelline donnent lieu à des moments cocasses (ou présumés tels), des moments douloureux et parfois impudiques. Le sujet, la réalisation relèvent d'un certain cinéma français, intelligent et psychologique, c'est-à-dire, dans le cas d'"Actrices", où l'on joue du théatre russe plutôt que du Feydeau, étriqué, introspectif et peut-être nombriliste. Le scénario raconte un personnage, pas une histoire, et ce personnage, l'état psychologique dans lequel il se débat ne me semblent absolument pas nouveaux. Pas davantage le procédé qui consiste à mélanger la vie de Marcelline et son activité théatrale jusqu'à la confusion des deux.
Finalement le seul intérêt qu'on trouve au film est le travail théatral dirigé par un Mathieu Amalric sous-employé. Le thème est, il est vrai, très secondaire. Valeria Bruni Tedeschi ne me touche pas, ne m'amuse pas ni ne me séduit dans une composition comme on en a vue des dizaines.