Après avoir longtemps exploré la jungle urbaine, James Gray se lance d'abord dans celle d'Amérique du Sud et finit par étudier celle du futur et surtout dans les étoiles avec Ad Astra, continuant d'aborder certains de ces thèmes favoris ici autour d'un personnage solitaire.


Avant d'être une oeuvre sur l'espace et les grandes questions humaines, Ad Astra est d'abord un portrait complexe et sensible d'un être marqué par la disparition de son père. Plus on avance dans le récit, plus cela devient un questionnement sur soi-même, et cela Gray le maîtrise parfaitement bien, arrivant à cerner son protagoniste, le rendre un minimum attachant et sachant en faire la figure principale de son film et de, presque, tous les plans. On retrouve ainsi des réflexions sur la figure du père et de manière plus générale sa vie et le jugement qu'on en fait, mais aussi l'exploration et le fait de ne se fixer aucune limite.


Si James Gray ne se montre pas impérial sur tous les points (une dernière partie moins maîtrisée, une émotion qui n'est pas aussi forte que prévue ou des seconds rôles qui n'existent presque pas), il démontre tout de même une remarquable capacité d'adaptation à la science-fiction. Il capte l'immensité et la puissance de l'Espace, ainsi que ses sensations aussi extrêmes que parfois contradictoires. Il nous y immerge, propose une mise en scène forte où le son et les images vont se mêler aux réflexions sur l'humain, tout cela formant une très belle alchimie.


James Gray mise beaucoup sur l'atmosphère qui est à l'image de ce que peut représenter l'Espace, c'est-à-dire immense, angoissante, parfois hostile et toujours fascinante. Certaines séquences sont tout simplement remarquables, à l'image de l'introduction ou les différents voyages (sur la Lune, de Mars à Neptune ...) tandis que la photographie est magnifique, tout comme la bande-originale. Devant la caméra, il n'y a que Brad Pitt ou presque, et celui-ci s'efface parfaitement derrière son personnage pour proposer une prestation juste, parfois touchante et particulièrement envoûtante.


Avec Ad Astra, James Gray délaisse la Terre et se lance pour la première fois dans la science-fiction et propose une oeuvre à l'image de l'Espace, à la fois immense, angoissante, toujours fascinante et un peu hostile, avec un parfait Brad Pitt devant la caméra et des images envoûtantes et parfois inoubliables.

Docteur_Jivago
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le 30 sept. 2019

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Docteur_Jivago

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