Fade Astra
Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...
le 20 sept. 2019
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On m'a promis la Lune mais j'ai eu Neptune.
C'est chiant.
Déçue...
"Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers"
Foutaises, pas de révélations, pas de réflexion sur la nature humaine, pas de "notre place dans l'univers", pas de science-fiction. Là, on n'est pas dans l'infiniment grand, mais dans l'infiniment petit, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
«Je suis coincé parce que papa n'était pas là, il m'a abandonné, ma mère cette dépressive n'a pas dû vivre longtemps, alors je n'ai pas eu de repères affectifs, je n'ai pas été aimé, donc je ne peux pas aimer, donc "Eve" laisse les clés» ; woaw super nouveau comme réflexion psychologique adaptée en un voyage interplanétaire, histoire de prendre plus de distance.. (ça c'est sûr, dans l'espace, vous êtes seul, personne ne vous entendra crier (citation piquée je ne sais plus où, un nanar ou un film obscur))
Bon ben non, ça n'a pas fonctionné sur moi, désolée, pourtant j'ai bien l'amie de l'amie de l'amie de mon amie qui a vécu tout ça pareil, pas besoin d'aller sur cette nébuleuse de Neptune, en même pas 3 mois au lieu de 5000 ans pour comprendre où on veut nous embarquer et surtout pas en continuant à bouffer du Subway ou à faire des tags sur les murs (les auto-nettoyants dans Démolition Man etaient plus révolutionnaires).
Et 120$ pour un oreiller et une couverture !!! Mais Brad, appelle-moi Eve et je te prête ma polaire gratis quand tu veux !
Et là, tu te casses sur Mars ! Tu te casses sur Mars !
Il nous fait juste une petite décompensation le petit Roy, après avoir vécu sa vie fermée, seul, trop, introverti du sentiment, limite pisse-froid, à renforcer sa carapace à coups de rigidité émotionnelle, il y a toujours un moment ou à force d'événements dépendants de sa volonté (appel téléphonique à papa, la montée par les escaliers dans une fusée, les réacteurs en feu, l'attaque des primates, les meurtres, les remords d'un fils face à son monstre de père, le patricide etc..) où Ça se fissure et Ça explose.
Dites-moi, ce passage de l'arrivée dans la base de la Lune, ils ont pas voulu imiter Blade Runner, parce que là, ils m'ont perdue. Ou alors si le futur c'est ça, ce film est un chef d'œuvre, l'avenir nous le dira...Ça construit des usines de malades sur la Lune ou sur Mars (ça a même importé une superbe cage à oiseaux, sans oiseaux, ni liaisons, métaphore ou photophore, quand tu nous tiens, tiens d'ailleurs c'est rouge donc on est sur Mars ou vice versa) et ça roule toujours en Buggy, moins costaud que celles de Mad Max, et ça tombe comme une pomme sur le sol lunaire, sérieux, un peu de sérieux.
Faut pas s'arrêter à ces détails, ce film c'est dans la métaphore que se trouve la réponse, l'essence (les sens) même du vrai message, pardon, ma conférence au planétarium m'a étriqué le cerveau, je ne vois plus l'Univers de la même façon, j'ai été pervertie par une bande de scientifiques pas cons pétants.
J'ai mieux compris le message subliminal de la tarte dans "A Ghost Story" que les messages que fiston a envoyé à papa, les baignades en eau amniotique martienne ou "la pesanteur" du cockpit lors du trajet Mars/Neptune (un passage d'ailleurs pas si mal "métaphoré", un ressenti de pesanteur dans un espace en apesanteur, cette sensation que Roy a plus de mal à respirer que le pauvre commandant, respire, respire), c'est bon, la gestation est terminée, on expulse le bébé...
Bon, la profonde solitude de Roy est effectivement bien ressentie et Brad Pitt a su être convaincant, c'est ce qui est vexant, on sent que lui-même sent bien son propre conflit intérieur personnel en lui-même et c'est ce qui l'énerve (tu m'étonnes !), même si au début la maîtrise comportementale le maintient, en apparence, dans ses attitudes et aptitudes physiques, il n'est pas dupe, il sait ce qui le bloque, laissant la porte bien fermée à clés pour que rien ne rentre, rien ne sorte, mais.... le vieux mythe du «il faut tuer son père pour devenir un homme» est une idée désuète, obsolète du siècle dernier, ce n'est pas de la science-fiction, c'est de la préhistoire.
Je ne me suis pas complètement ennuyée (un peu quand même), le voyage, la recherche, la réflexion, la quête, les images, la musique tout ça, tout ça, mais je suis déçue que ce ne soit pas plus profond, un nouveau regard, des nouvelles idées oú j'attendais autre chose qu'une quête intérieure ringarde.
4
5
mon cœur balance.. disons 4,5.
Créée
le 2 oct. 2019
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