Ok, je ne m’attendais pas à une œuvre d’art, vu le sujet attendu qui était traité. Mais la série Forever l’avait si bien utilisé que je me suis dit pourquoi pas.
Bien mal m’en a pris !
Ça commence par une série de faits volontairement pseudo-scientifiques (enfin j’espère) visant à « expliquer » le drame de la jeunesse éternelle. Lourd, poussif. Bon.
Ensuite, un suuuuuper rapide voyage (on aurait aimé en savoir plus) des années 1900 à 2014, où Adaline Bowman, héroïne malgré elle, fait la connaissance d’Ellis, un forceur insupportable qui ne connaît pas le concept de limite. Elle lui dit non 18 fois, et lui finit par gratter son adresse perso. Gros malaise. Sérieusement, aujourd’hui, dans un monde où le consentement ENFIN prime, comment peut-on récompenser aussi ouvertement (bon c’est du cinéma américain aussi) le harcèlement et l’insistance ? Quelle gêne, douze fois je me suis dit « non mais elle t’a dit non sans discontinuer mec, lâche l’affaire ». Et je vous dis pas le malaise quand on apprend qu’après avoir cédé à ses attentes, elle découvre avoir cédé à celles de son père, des décennies avant. Mais bien sûr ! Que le monde est petit, aux Etats-Unis, en 70 ans ! Fallait qu’elle tombe sur le fils. Crédible.
Au bout de 3 jours où elle passe la majeure partie de son temps à le rejeter, ils sont soudain pris d’un amour partagé si puissant que tout restant de réalisme romantique part en ignition instantané. Ça va tellement vite et c’est tellement mal fait qu’on n’y croit pas du tout, et qu’on ne s’attache ni à elle, ni à lui, et encore moins à l’ersatz de couple qu’ils prétendent incarner.
Ah et madame doit fuiiiiiir impérativement pour sa vie, mais… elle reste aux Etats-Unis, avec une escale à Londres, sans envisager qu’on la laisserait d’avantage tranquille dans un pays où elle ne risque pas de tomber sur ses anciens camarades qui ont vieilli… ou sur le père de son mec, qu’elle s’est préalablement tapé. Lumière un étage sur deux.
Bref, je ne m’attendais à rien, mais je suis quand même hyper mega giga déçue des messages véhiculés dans ce film. Et puis une nana qui vit 107, elle pourrait faire quelque chose de cette accumulation de connaissances, faire de la science, inventer quelque chose, partager, transmettre. Mais non, étriquée dans sa petite peur égoïste, ça se cache.
En sommes, une daube américaine, comme il en pleut des tonnes tous les mois !