- La balle m’a traversée c’est trop cool.
- Attend une seconde ? La balle ? Tu t’es fait tirer dessus ?
- Ouais, en fait, non, non, je me suis fait poignarder avec une balle, mais qu’est-ce que tu crois ? Triple andouille !
- Triple andouille ? C’est toi qui t’es pris une balle.
- Ok, ça suffit.
Honnêtement ton avenir est catastrophique de toute façon…
Adam à travers le temps de Shawn Levy est une production Netflix qui ne révolutionne pas le genre et que j'imaginais beaucoup plus ambitieux avec son concept axé sur le voyage dans le temps. Un récit au déroulement usé avec un peu d'action pour davantage de comédie, d'émotions et de bons sentiments qui s'articule sur des ressorts scénaristiques prévisibles sur une élaboration qui manque de consistance et d'explication pour un minimum de surprise. Une science fiction familiale grand public qui jamais ne parvient à réellement s'enflammer malgré les situations cocasses et autres événements explosifs qui se succèdent. Faute, à une action étonnamment fade qui manque d'idée sur un faux rythme ennuyant. Des séquences qu'on a vues mille fois et en mieux pour des chorégraphies vite vu et vite digéré. Un film popcorn bon marché qui n'a rien de catastrophique mais qui continuellement souffre d'un cruel manque d'ambition à tous les niveaux. Si bien, qu'à aucun moment on n'est réellement emporté par le spectacle qu'on regarde d'un œil à moitié amusé à moitié lassé, qui par instants va trouver quelques pointes de tension qui aussitôt retombent. Même le final n'est pas épargné de cette constante banalité sur une simplicité d'exécution apathique, où à la fin on ne peut s'empêcher de se dire : « tout ça pour ça ». Côté réalisation ce n'est pas bien brillant non plus, avec une mise en scène qui manque de personnalité et de créativité sur des effets spéciaux étonnamment pauvre.
Les interactions entre les protagonistes sont les seuls moments de véritablement réussi avec une élaboration dramatique-tragique centrée sur la famille via une exploration du deuil et du pardon. Pour tenir cette exécution, Adam à travers le temps fait appel à un casting haut de gamme un brin sous-employé pour certain, avec en tête d'affiche Ryan Reynolds pour Adam Reed, ainsi que le jeune acteur Walker Scobell pour celui d'Adam Reed avec 28 ans de moins. Une rencontre intrigante que le récit parvient à rendre amusant via une dualité complémentaire entre la version de 40 ans et celle de 12 ans. Un duo dramatiquement et drôlement explosif auquel on s'attache, mais qui malheureusement ne suffit pas à lui seul pour maintenir l'intérêt d'un récit somnolent. Mark Ruffalo dans le rôle de Louis Reed, le père d'Adam, est peu convaincant. De par son attitude détachée on a du mal à imaginer que c'est le père d' Adam malgré quelques tentatives émotionnelles satisfaisantes. Jennifer Garner pour Ellie Reed, la mère d'Adam, est autant convaincante. Elle porte avec crédibilité le deuil par le biais d'une performance touchante. Zoe Saldana pour Laura Shane vient nous faire un petit coucou dans un rôle bien trop secondaire qui aurait dû prendre davantage de place, sachant que c'est elle qui est au cœur du récit. Niveau antagoniste c'est le flop total ! Catherine Keener pour Maya Sorian peine à offrir une menace de taille. Un antagoniste invisible appuyé par des soldats indolores dont un bras droit particulièrement médiocre en la personne de Christos par Alex Mallary Jr.
CONCLUSION :
Adam à travers le temps produit par Netflix et réalisé par Shawn Levy est une science fiction peu ambitieuse qui propose un film popcorn dans sa plus simple configuration qui vient mêler drame, comédie et action pour un résultat d'une somnolente banalité. Un spectacle qui n'a rien de calamiteux ni de réjouissant pour un résultat qui se contente du strict minimum à tous les niveaux.
Aussitôt vu, aussitôt oublié.
- J’hallucine, On dirait que j’ai échangé mes neurones avec des muscles, c’est l’arnaque totale.
- Il est trop chou ce gosse.
- C’est un ange, non ! T’as pas envie de tenir sa tête sous l’eau jusqu’à ce qu’il y ait aucune bulle ?