On en dit du mal : on passe pour un simple d'esprit qui ne comprend rien.
On en dit du bien : on devient un connard prétentieux qui en réalité n'a rien compris et s'est fait chier comme un rat mort, mais qui fait comme si, motivé par la recherche d'une vile reconnaissance sociale.
Je ne sais pas comment me situer par rapport à ce film. J'ai l'impression, tout de même, que Godard se paye notre tête. J'essaie de me convaincre du contraire, parce que c'est Godard, qu'il a réellement révolutionné le cinéma entre 1959 et 1968, et qu'à l'époque il révolutionnait le cinéma mais sans oublier de raconter des histoires.
Ou alors il est devenu complètement gâteux.
J'ai vraiment du mal avec ce fourre-tout opiacé intellectualisant à l'extrême. Je peux - éventuellement et sous acide - comprendre qu'on accroche, il y a - toujours sous acide - une vraie poésie du chaos dans Adieu au Langage, et d'ailleurs, comme dans le chaos de l'Univers, la vie surgit parfois miraculeusement dans quelques plans ou séquences inspirés...
Comme la recherche fondamentale pure, cette oeuvre n'est pas destinée au grand public mais pourrait idéalement constituer une source d'inspiration pour un cinéma plus abordable ultérieurement. Je suis trop naïf à mon avis. Godard devait penser qu'avec Deux ou trois choses que je sais d'elle il avait tourné la 7e Compagnie au clair de lune et a voulu pousser le challenge encore plus loin.
Ben ok, Jean-Luc, regarde toi filmer l'entre-jambe, moi j'abandonne, comme j'ai renoncé à comprendre les prétentieux de la French Theory, qui appartiennent d'ailleurs à la même famille.
le petit point cancel culture
L’avantage d’un film où personne n’y bite que dalle, c’est qu’il passe la censure woke sans problème. Bon, on devrait bien pouvoir dégoter des retraits de points en fouillant dans les déclarations de Jean-Luc ; faisons lui confiance, il a dû en dire des conneries.