Condamnée par une maladie incurable, Suze (lumineuse Virginie EFIRA) n'a qu'un désir : retrouver l'enfant dont elle avait, adolescente, accouché sous X. Avec l'aide d'un informaticien mis au placard (Albert DUPONTEL) et d'un homme rendu aveugle par un tir de LBD (l'excellent Nicolas MARIÉ), la voilà partie dans une improbable quête…
Tout en dressant le portrait de trois êtres ordinaires écorchés par la vie et relégués dans la solitude (mais qui n'ont pas dit leur dernier mot), Adieu les cons – entre gravité et légèreté – égratigne une société trop déshumanisée et cynique.
Cette comédie dramatique joue la carte du cartoon social propre aux longs-métrages d'Albert DUPONTEL : la mise-en-scène – inventive – injecte fantaisie et burlesque (avec précision) tout en revendiquant l'influence des MONTY PYTHON ; le rythme est soutenu et le récit concis (le film dure 1h26) ; enfin, la photo contribue à dédramatiser le propos avec ses couleurs vives et chaleureuses.
J'ai également beaucoup apprécié la musique qui aurait pu, selon moi, obtenir un César. En ce qui concerne l'interprétation, outre Nicolas MARIÉ qui mérite sa récompense, je n'ai jamais trouvé Virginie EFIRA aussi convaincante ; elle déploie ici toute une palette d'émotions avec une aisance remarquable.
Comme le résume l'auteur-réalisateur-interprète d'Adieu les cons :
C'est la rencontre entre quelqu'un qui voudrait vivre mais qui ne peut plus et quelqu'un qui pourrait vivre mais qui ne veut pas.
En tout cas, il s'agit d'une belle réussite.