Il est assez rare de voir une production nationale d’une telle envergure, avec pour objectif de réinventer rien moins que l’idée d’un cinéma populaire français de qualité, capable de rivaliser avec les américains tout en célébrant le patrimoine. Il s’agit donc de l’adaptation d’un classique d’Alexandre DUMAS, découpé en deux parties autour des guerres de religion du XVIIème siècle : les ferrets de la reine puis le siège de La Rochelle, fief des protestants (suite à découvrir le 13 décembre au cinéma), avec 4 mousquetaires qui ressemblent à de vrais cowboys !
Tourné en décors naturels avec peu d’effets spéciaux, Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan bénéficie de nombreux atouts : une réalisation haut de gamme, un casting royal et une histoire relativement prenante. En outre, les combats sont – le plus souvent – filmés en plan-séquence et caméra à l’épaule. Celle-ci bouge un peu trop à mes yeux pour des batailles malaisées à suivre. Par ailleurs, c’est mon humble avis, le film devrait durer au moins 20 minutes de plus afin de mieux développer la psychologie des personnages, notamment celles de Romain DURIS/Aramis et de Pio MARMAÏ/Porthos – deux des trois mousquetaires ! – que l’on voit finalement assez peu dans ce premier volet. De plus, l’ensemble manque un peu de légèreté et le plaisir n’est pas total.
Pourtant, François CIVIL est convaincant en jeune D’Artagnan, Vincent CASSEL/Athos a du panache et Louis GARREL crédible en Louis XIII. Tous ces personnages masculins trouvent un contrepoids intéressant avec la mystérieuse Eva GREEN/Milady, Vicky KRIEPS/La reine prise dans la tourmente et Lyna KHOUDRI/Constance BONACIEUX, promise à D’Artagnan.
Malgré la mise en scène de Martin BOURBOULON à la hauteur du projet, la durée du film (2 heures) reste trop juste pour contenir toute la richesse du scénario. 6,5/10