Adieu les Cons, le nouvellement sorti d'Albert Dupontel raconte les tribulations de Suze, qui, atteinte d'une maladie incurable, recherche son fils né sous X 28 ans plus tôt et qu'elle a totalement perdu de vue. Elle sera accompagnée dans sa tâche par JB un informaticien de génie aux tendances suicidaires, et Mr Blin, un aveugle qui a pris la police en grippe.
Le film paraît donc non seulement aux antipodes du dernier film de Dupontel (Au Revoir Là Haut) un film sombre, acerbe sur la société française et profondément perturbé à l'image de ses personnages principaux. On peut donc sembler étonné de voir arriver sur nos écrans un buddy movie qui peut sembler des plus classiques et c'est justement ce qui peut tromper. Car si il s'agit en effet d'un buddy movie, le film laissant beaucoup de place aux acteurs pour s'exprimer, il n'en suit pas moins un fil rouge pour le moins improbable allant de retournements improbables en retournements plus improbables. Finalement on comprend au bout de quelques minutes que Dupontel ne cherche pas une cohérence stricte mais plutôt un terrain de jeu pour faire passer des émotions : la douleur et la tristesse de Suze, le mal être et la bonté de JB et sans oublier les élucubrations du fameux "sidekick rigolo" Mr Blin.
Alors le spectateur attentif me rétorquera que sur 1h30 de film, ces fameux ressorts scénaristiques ayant pour but de faire avancer l'histoire auront pour effet de sortir le spectateur de son expérience de cinéma, que cela risque de le déranger etc... et c'est ici que se dévoile le talent du Dupontel qui parvient à nous faire oublier l'histoire pour que nous soyons face à l'émotion que dégage la scène; nous permettant ainsi de ressentir de l'empathie. Ce n'est qu'une fois le générique terminé qu'on comprend que si l'histoire est trop belle pour être vraie, le plaisir d'avoir ressenti les émotions des personnages vaut largement le détour!
Chapeau Mr Dupontel.