Au détour de pérégrinations rue de Rennes, un arrêt dans un cinéma s'ordonne pour échapper aux bruits du dehors.
Film qui, au départ, ne suscitait que peu ma curiosité (à l'exclusion du titre) et qui se révéla agréable, léger, s'inscrivant dans le réel.
Ne m'attardant pas sur le passé filmographique des deux acteurs principaux Virginie Efira et Albert Dupontel (puisque n'ayant pas vu Au revoir là haut ! et 20 ans d'écart, leurs - a priori- derniers succès), ils s'inscrivent bien dans leurs rôles respectifs, un brillant informaticien célibataire et une femme jeune en fin de vie souhaitant retrouver son fils dont elle a accouché sous X 28ans auparavant.
Pour une comédie, le rire se trouve avec peine, si ce n'est avec une pub pour la chasse incarnée par un homme s'apparentant (si l'on regarde d'un rapide coup d'œil myope) à l'actuel Garde des Sceaux. Cette absence de rire facile est-elle néanmoins un frein ? Non, car l'hilarité trop simple à coup de répliques drolatiques transpire parfois le gras de la facilité. Ici, c'est à travers des situations incongrues, burlesques souvent que le sourire se fait.
Un monde du travail présenté comme aliénant à travers des open space anachroniques et un travailleur mis au rebut sous couvert de jeunisme, un RER assombri pour montrer la prépondérance des écrans, une police présentée comme stupide et violente, une domotique présentant toujours des failles de sécurité (et ainsi piratable), un patient Alzheimer qui retrouve le domicile de sa femme et sa femme, autant de facettes du films qui sans jamais être violemment assénées sont parfois trop accentuées (le film étant court c'est compliqué de reprocher des traits grossis).
Aussi, sous couvert d'une histoire amoureuse somme toute niaise (un jeune homme brillant sur-timide n'osant avouer son amour à sa jeune collègue) se trouve la réelle trame du film c'est à dire la fin de vie par le suicide et la maladie subite. Avec un message s'apparentant à: à quoi bon vivre dans ce monde peuplé majoritairement de cons ?
La douleur d'un accouchement sous X à 15 ans est également mis en avant, dénonçant le poids des parents dans la décision d'alors, comme si l'âge et l'ascendance fondaient par eux même la légitimité du choix.
Enfin, une question que semble soulever le film: l'absurdité de la vie n'est-elle (partiellement) compensée que par l'amour ?
Allons danser sur Mala vida de Mano Negra à l'aube de nos 16ans, la réponse viendra plus tard