Je suis toujours enthousiasmée à l'idée d'un nouveau film de Dupontel, qui est toujours généreux avec nous. Même dans ses films les plus trash il apporte beaucoup d'humanité et son amour du cinéma se retrouve dans sa manière de filmer. Si Adieu les cons n’est pas aussi fort ni aussi noirs que ses films précédents, on y trouve beaucoup d’affection pour ses personnages, principaux comme secondaires, outsiders magnifiques qui se battent contre l’oubli, rejetés par une société fondée sur le progrès à outrance et le laminage de ceux qu’elle juge inutiles.
Pour peu qu'on adhère au cinéma loufoque de Dupontel, on se laisse facilement emporter par cette course contre-la-montre vers une forme de rédemption. Si le film comporte son lot de noirceur et de critiques sur la société, il est plus sage et plus consensuel. L’intrigue avance par à-coups et gros coups de chance, un peu en pilotage automatique. C’est heureusement compensé par quelques piques humoristiques, le recours au féérique (comme l’ouverture simultané des tiroirs) ou à l’émotion (comme le vieux docteur qui retrouve son amour oublié). Sans être au top de leur jeu, les acteurs nous charment, Virginie Efira en tête comme toujours.
On peut reprocher à Dupontel de faire acte de vanité par des plans trop travaillés et sophistiqués, mais ça fait plaisir de voir un réalisateur qui ose, qui invente — ce qui est au final assez rare en France. Certains de ces plans peuvent paraitre anecdotiques, mais ne sont jamais déconnectés de son univers fantasque. On peut ainsi citer la scène de l’escalier en colimaçon et son plan à 360°, qui n’apporte certes pas grande chose à l’intrigue, mais ne la dessert en rien et prolonge l’effet de surréalisme. Et puis moi ça m’émerveille, c’est comme ça, parfois c’est juste beau.
Visiblement le final est controversé personnellement il m'a plu mais probablement parce que
je n'aurais pas supporté un happy end et que je préfère que ce duo magnifique et terrible s'en aille avec panache dans un bang.
Après c'est vrai que cette séquence est vraiment trop théâtrale, c’est presque du Michael Bay, ce qui crée un vrai décalage entre la scène et la charge critique et symbolique du film, et amoindrit sérieusement le propos sur la rédemption et la transmission.