C’est un étrange personnage que ce Dupontel. Toujours sur le fil, la crête en dedans, il propose un cinéma sage … en apparence ? L’histoire est celle de deux personnages qui devaient se rencontrer. Suze est une malade condamnée et elle cherche l’enfant né de son accouchement sous x il y a bien longtemps. JB est un informaticien au bord du précipice qui se rend compte qu’il ne sert à rien, pour personne. On voit vite où cette histoire nous mène. Vers une forme de romance bien sûr mais aussi vers une description amère mais pas résignée de notre société. Ces personnages entiers sont en lutte contre un monde qui ne vit que dans la convenance, celle qui ne convient en fait à personne. Les péripéties sont plutôt drôles et l’interprétation est l’atout majeur de cette réussite. On retrouve ici ou là le Dupontel qui emm***e l’uniforme et les dialogues sonnent justes. On regrettera néanmoins une photo « à la Amélie Poulain », très « cinéma français » et donc bien loin de tout réalisme. Dans la même veine, les décors sont clinquants comme s’ils avaient été conçus la veille. Du coup, cette fable s’éloigne du constat social et sociétal et elle perd les ingrédients subversifs qu’elle renfermait au départ. Un bon moment, chargé d’émotion, mais il n’empêche pas de regretter le Dupontel d’un autre temps.