Je ne connais pas le cinéma d'Albert Dupontel. Je ne connais que les échos mitigés sur son cinéma.
Toutefois, avec "Adieu les cons", je comprends mieux pourquoi ce réalisateur divise.
Dans un premier temps, il semble avoir un cinéma très niais. La naïveté se caractérise dans ce film à travers un monde fantasmé, avec des personnages aussi loufoques que décalés, et surtout remplis d'une grande tendresse pour ces derniers.
Cependant, je ne peux pas m'empêcher de trouver qu'il n'a pas grand chose à dire et à faire de ses personnages. Ils ne sont caractérisés que par un ou deux éléments. Entre, le docteur qui écrit mal, l'aveugle qui est juste aveugle, mais qui pourtant entend très bien, le chef de bureau qui essaye de jouer au patron gentil alors qu'il est en vrai hypocrite... Dupontel a beau avoir une grande affection pour ses personnages, il en fait des personnages très artificiels.
Il en est de même pour le monde fantasmé qu'il nous dépeint. Ce monde remplis d'une lumière jaune, rappelant le travail de Jean-Pierre Jeunet, ne vas jamais très loin. Tout est filmé avec cette lumière, comme si Dupontel n'avait pas de grandes idées pour donner vie à son univers.
Dans un deuxième temps, le film a tendance à ne pas être très beau visuellement. Le film étant très souvent flou, notamment dans des scènes de dialogues. Cela n'est pas un problème en soit, mais dans ce cas là, il faudrait remettre en contexte le monde que veut dépeindre Dupontel.
Finalement, vu que le film baigne dans une naïveté et une bienveillance à chaque instant, pourquoi l'appeler "Adieu les Cons" ?
Dupontel ne raconte rien sur le monde de l'administration ou de la situation sociale de ses personnages. C'est donc aussi bienveillant, que inconséquent. Donc, oui "Adieu les Cons", mais c'est qui les cons dans cette histoire ?
En conclusion, le film plonge très souvent dans des facilités scénaristiques assez grossières et trop artificielles. Malgré tout, il est difficile de ne pas avoir de l'affection pour une proposition d'un réalisateur naïf qui ne souhaite sincèrement que faire rêver le spectateur dans des moments qui arrivent à émouvoir (la scène de l'ascenseur par exemple que je peux trouver assez belle, malgré sa bêtise...).
J'espère juste qu'il n'a jamais réalisé un film sur la politique pour ne rien dire de nouveau...
Oups.